* Les marchés trop pessimistes pour l'économie en 2019 * Ralentissement attendu de la croissance mais sans gravité * Les incertitudes demeurent néanmoins nombreuses * Les Bourses mondiales devraient connaître une hausse modérée PARIS, 14 décembre (Reuters) - Après un excès d'euphorie en 2018, les marchés font montre d'un trop grand pessismisme pour 2019 alors que le scénario économique de base est loin d'être noir pour l'an prochain, même si les risques l'entourant sont nombreux, estiment les stratèges d'Aurel BGC. Ils rappellent que les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) font ressortir une croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial de 3,7%, au même niveau qu'en 2018. "Ce n'est pas si mauvais que ça, même s'il n'y aura pas d'accélération. Il n'y a pas quoi paniquer véritablement", a expliqué Christian Parisot, responsable de la recherche lors d'une conférence de presse. "Le problème est qu'il y a plein de scénarios alternatifs qui concentrent l'attention". Première incertitude: l'ampleur du ralentissement économique en Chine. Les autorités chinoises semblent maîtriser ce ralentissement mais leurs marges de manoeuvre sont de plus en plus limitées, indiquent les stratèges d'Aurel BGC. "Les marchés regardent uniquement pour la Chine les indices PMI Markit. Or, il y a un élément important et qu'il faut avoir en tête, c'est que les directeurs d'achats en Chine résonnent par rapport à leur chiffre d'affaires et sont donc très sensibles aux hausses de prix. La baisse des prix des matières premières a ainsi mécaniquement un impact sur le PMI qui peut tomber sous le seuil de 50", explique Christian Parisot. Il estime pour sa part qu'un rebond de l'activité économique en Chine pourrait intervenir au premier semestre avec les mesures de soutien du gouvernement. VERS UN ACCORD COMMERCIAL ? Deuxième incertitude: le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Pékin semble prête à revoir ses tarifs douaniers sur les importations de certains produits américains mais ne devrait pas accepter de changer son modèle économique comme le réclame Washington. "Ils essaient de trouver un compromis qui peut permettre de sortir par le haut de cette crise mais cela reviendra car il s'agit d'un problème de fond", prévient Christian Parisot. Un accord commercial entre les deux premières puissances économiques dans le délai imparti de trois mois n'est pas impossible au vu des récentes déclarations de Donald Trump. "On sent qu'il est pressé de trouver un accord face à la baisse de la Bourse", indique Christian Parisot. Le risque de récession aux Etats-Unis constitue une autre inconnue pour l'an prochain. Selon une enquête Reuters auprès d'économistes, le risque estimé d'une récession aux Etats-Unis dans les deux ans à venir atteint désormais 40%. "Un élément justifie ce débat: la réforme fiscale américaine n'a pas relancé l'investissement des entreprises", s'inquiète Christian Parisot. Le ralentissement pourrait, selon lui, être un peu plus sévère qu'attendu mais sans qu'il y ait pour autant une entrée en récession en 2019. Le FMI table sur une croissance du PIB des Etats-Unis de 2,5% l'an prochain, après 2,7% en 2018. Les équipes d'Aurel BGC prévoient pour leur part un taux compris entre 2% et 2,5%. "Nous n'avons pas de visibilité sur la politique de la Réserve fédérale et sur l'ampleur du ralentissement économique aux Etats-Unis, ce qui constitue un vrai frein pour 2019", pointe Christian Parisot. AMÉLIORATION EN ZONE EURO Le stratège attend deux hausses de taux l'an prochain, avec un calendrier qui pourrait être moins prévisible que par le passé (un relèvement de taux décidé tous les trimestres). En zone euro, le rythme de croissance a déçu cette année et les risques politiques sont importants mais certains éléments plaident pour une embellie en 2019 avec un marché du travail bien orienté, des conditions monétaires toujours souples et une baisse des cours du pétrole. Les incertitudes sur la croissance mondiale justifient la récente correction des marchés d'actions mais les perspectives ne laissent pas entrevoir une année 2019 "sanglante" pour les Bourses, concluent ainsi les stratèges d'Aurel BGC. Ils prévoient une hausse de l'ordre de 5% des grands indices boursiers l'an prochain dans un environnement de taux longs bas et de volatilié plus forte. En terme d'allocation d'actifs, ils privilégient la thématique de la consommation domestique en raison de l'atténuation des pressions inflationnistes en jouant des secteurs ayant souffert ces derniers mois comme la distribution et l'agroalimentaire. VOIR AUSSI: * LE POINT sur les perspectives de marché 2019 des gérants et stratèges (Blandine Hénault, édité par Wilfrid Exbrayat)
GESTION-Un scénario économique pas si sombre pour 2019-Aurel BGC
information fournie par Reuters 14/12/2018 à 16:27
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