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GESTION-Les risques d’une élection de Trump se nichent dans les droits de douane-Natixis IM
information fournie par Reuters 24/10/2024 à 15:27

L’élection américaine devrait mener à une certaine continuité dans la politique économique des États-Unis, bien que des risques existent, en particulier sur les droits de douane, estime jeudi Mabrouk Chetouane, directeur de la stratégie marchés internationaux chez Natixis Investment Managers.

"Les deux candidats se rejoignent sur de nombreux sujets, même si la manière d’appréhender ces problèmes diffèrent", constate d’abord l’économiste à l’occasion d’une conférence de presse à Paris.

Un consensus est ainsi apparu à Washington sur la conduite des relations sino-américaines depuis 2017, tandis que le thème du protectionnisme rassemble Démocrates et Républicains.

"Les premiers favorisent les subventions et les seconds les baisses d’impôts, mais les buts poursuivis sont les mêmes", souligne Mabrouk Chetouane.

Un Congrès divisé pourrait par ailleurs limiter la marge de manœuvre de Kamala Harris, mais aussi de Donald Trump, plusieurs Républicains modérés pouvant s’opposer à certains de ses projets touchant par exemple à l’indépendance de la Réserve fédérale (Fed).

A l’inverse, un président américain peut faire adopter des droits de douane par simple décret, ce qui représente un risque selon l’économiste.

Le candidat républicain promet de porter ces taxes à 60% pour la Chine et à une fourchette de 10% à 20% pour le reste des partenaires commerciaux des États-Unis.

"La mise en place de ces droits de douane se fera de manière progressive, comme lors du premier mandat de Donald Trump. Le risque est toutefois qu’ils ne déclenchent cette fois-ci une guerre commerciale généralisée", prévient Mabrouk Chetouane.

Les marchés actions semblent pour l'instant aveugles à une telle issue, progressant au contraire grâce aux baisses d'impôts sur les sociétés promises par Donald Trump. Un recul de ce taux de 21% à 15% ferait progresser le résultat net des entreprises de 4 à 5 points de pourcentage.

La question est désormais de comprendre comment les entreprises réagiront à cette hausse du coût des intrants: en réduisant leurs marges ou en la répercutant sur le consommateur, ce qui raviverait l’inflation, résume l'économiste.

POLITIQUE MONETAIRE

"L’inflation est positive pour les entreprises qui en profitent pour protéger ou relever leurs marges", rappelle Mabrouk Chetouane. "En revanche, la Fed sera démunie face à une inflation déclenchée par un tel choc d’offre, qui posera de vraies difficultés en termes de politique monétaire".

Pour autant, la banque centrale pourrait avoir à garder ses taux à un niveau plus faible.

Les volumes croissants de dette, qui devraient augmenter encore plus fortement en cas d'une victoire de Donald Trump, mèneront à une "dominance fiscale": la politique monétaire devra être très accommodante pour ne pas faire s’emballer les volumes d'intérêts versés, résume Mabrouk Chetouane.

D’ici 2040, toutes choses égales par ailleurs, la charge de la dette représenterait les trois quarts du déficit, rappelle ainsi l’économiste.

Une restriction de l’immigration, sujet mis en avant par chacun des deux candidats, contribuerait par ailleurs aux tensions sur les marchés du travail, pour lesquels l’appariement - la rencontre entre offre et demande de main d’œuvre - s’est dégradé depuis la pandémie, note Mabrouk Chetouane.

(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)

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