PARIS, 20 mars (Reuters) - Les garanties offertes par les obligations convertibles pourraient leur permettre de mieux résister que d'autres classes d'actifs aux bouleversements actuels sur les marchés financiers et elles présentent des atouts pour exploiter le rebond qui devrait se manifester lorsque l'épidémie de coronavirus sera endiguée, dit-on chez Arkea Investment Services.
Les obligations convertibles sont des titres hybrides dont le fonctionnement est similaire à celui des obligations d'entreprises classiques, avec une différence notable qui est qu'elles peuvent être échangées contre des actions de la société émettrice.
"Les convertibles sont faites pour naviguer ce genre d'événement, elles ont été conçues pour faire face aux crises et pour protéger le capital", a rappelé vendredi Benoît Le Pape, responsable convertibles chez Arkea IS, lors d'une conférence téléphonique.
"Le gisement fait -7% depuis le début de l'année et depuis le pic des marchés le 19 février, il fait moins 9%, à comparer à des sous-jacents qui font -35%", a-t-il ajouté.
Les convertibles ont bénéficié en outre d'une absence de rachats significatifs, contrairement aux fonds globaux, et les fonds spéculatifs ("hedge funds"), très présents sur la classe d'actifs et qui avaient énormément souffert pendant la crise financière de 2008-2009, sont toujours présents, a-t-il ajouté.
"La classe d'actifs ne fait pas parler d'elle en mal et les acteurs sont toujours en place", a-t-il dit.
Dans un contexte favorable aux indices boursiers, les convertibles permettent aux investisseurs de profiter de la hausse des actions. Quand le marché actions se replie, la composante obligataire leur offre une sécurité et une préservation du capital.
La peur d'un "krach" obligataire qui régnait encore sur le marché il y a quelques jours représentait une menace pour les convertibles mais les rendements se sont apaisés grâce aux interventions massives des banques centrales, a expliqué lors de la même conférence Hubert Lemoine, directeur des investissements chez Arkea IS.
"L'extrême accommodation des banquiers centraux n'est pas prise négativement", a-t-il dit. "La confiance est un peu revenue, même si la sortie du tunnel sera longue."
Benoît Le Pape a appelé pour sa part les investisseurs désireux de profiter du rebond qui viendra après la crise à se tourner vers la gestion active et à miser sur des titres de qualité ayant beaucoup souffert, à l'image de STMicroelectronics
STM.PA .
Les valeurs technologiques américaines liées au stockage informatique dématérialisé ("cloud") offrent également un potentiel intéressant, selon lui.
(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)
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