PARIS, 5 février (Reuters) - L'industrie de la gestion d'actifs fait face à une évolution considérable en raison de taux appelés à rester durablement bas mais aussi d'une tendance lourde en faveur de l'investissement responsable, dit-on à l'Union bancaire privée (UBP). "Nous sommes à la veille de changements plus profonds que ce que nous avons connu il y a quelques années avec l'arrivée de la gestion passive", a déclaré mercredi Nicolas Faller, co-CEO Asset Management de l'UBP, lors d'un point de presse à Paris. Les investisseurs, qui avaient pris l'habitude ces dernières années de s'adresser à plusieurs acteurs, cherchent désormais à travailler durablement avec les meilleurs, ce qui impose aux sociétés de gestion de concentrer l'offre qu'elles proposent à leurs clients, a-t-il dit. Confrontées à la nouvelle donne réglementaire et à la nécessité de développer les systèmes, les sociétés de gestions se tournent de plus en plus vers des partenariats avec des sociétés spécialisées sur un certain nombre de classes d'actifs, a-t-il ajouté. Les investisseurs doivent en outre composer avec des taux qui devraient rester bas pendant un certain temps, ce qui modifie les perspectives en matière de rendement, selon lui. "Les économies ne sont pas assez solides pour encaisser un choc de taux qui réduirait significativement la croissance", a-t-il fait valoir. Même si elles pourraient baisser d'ampleur, les injections de liquidité des grandes banques centrales continueront parallèlement à soutenir les actifs risqués, qui sont désormais correctement valorisés, autrement dit assez chers, a-t-il poursuivi. LES ACTIFS NON COTÉS À CONSIDÉRER Dans ce contexte, les clients des sociétés de gestion doivent s'habituer à des rendements très faibles sur l'obligataire et moins élevés sur les actions, ce qui leur impose de modifier leur comportement, toujours selon Nicolas Faller. "Nous sommes dans un nouveau paradigme qui nécessite des changements massifs et profonds de la part des investisseurs", a-t-il dit. L'UBP leur conseille notamment de se tourner davantage vers les actifs non cotés, la dette privée et le co-investissement ("private equity"). "Il faut accepter d'avoir une partie de son épargne dans des produits à faible liquidité, de sacrifier la liquidité pour avoir du rendement", a dit l'expert de l'UBP. Autre lame de fond, selon lui, l'intérêt grandissant des investisseurs pour des choix ayant un impact positif sur l'avenir de la planète. "Sur les 20 dernières années, le secteur technologique a joué un rôle essentiel dans la hausse des marchés d'actions mais sur les 20 prochaines années, nous pensons que l'essentiel de la croissance sera porté par des sociétés ayant un impact fort", a-t-il dit avant de citer notamment les secteurs du recyclage des déchets et de la santé. La nécessité, en investissement responsable, d'un engagement fort auprès des entreprises devrait favoriser, selon lui, la gestion active, qui prend de plein fouet depuis quelques années la concurrence de la gestion indicielle. Cette dernière pourrait pâtir en outre d'injections de liquidité moins massives de la part des grandes banques centrales, a dit Nicolas Faller. (Patrick Vignal, édité par Jean-Michel Bélot)
GESTION-La gestion d'actifs à l'aube d'une révolution-UBP
information fournie par Reuters 05/02/2020 à 16:08
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