Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

GESTION-Croissance résiliente, baisse de taux et risque chinois pour 2024 - Natixis IM
information fournie par Reuters 30/11/2023 à 15:19

par Claude Chendjou

Les grandes banques centrales réduiront prochainement leur taux d'intérêt, la baisse de l'inflation se poursuivra dans les principaux pays développés et l'économie en zone euro et aux Etats-Unis affichera une certaine résistance, selon les perspectives de Natixis IM pour l'an prochain publiées jeudi.

Le principal risque portera sur la Chine, ainsi que sur l'impact de la politique de la Banque du Japon, selon la société de gestion.

S'exprimant jeudi dans le cadre d'une conférence baptisée Perspectives 2024 et stratégies d'investissement organisée par Natixis et ses sociétés de gestion affiliées (DNCA Investments, Mirova, Ostrum Asset Management et Thematics Asset Management), Mabrouk Chetouane, directeur stratégies marchés internationaux chez Natixis a estimé que la Réserve fédérale (Fed) a fait le job".

Selon lui, la banque centrale américaine est en passe de maîtriser l'inflation sans précipiter l'économie en récession, grâce notamment au plan de relance du président Joe Biden qui soutient l'investissement et l'"épargne COVID-19" des ménages américains qui permet à la consommation de résister.

Si bien que le scénario d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine devrait se confirmer en 2024 malgré une hausse massive des taux d'intérêt, estime Mabrouk Chetouane.

En zone euro, le bloc devrait renouer avec la croissance l'an prochain, l'Allemagne ayant, selon lui, "touché le fond" après notamment un recul de son PIB de 0,1% au troisième trimestre. L'incertitude sur le budget 2024, qui a été récemment bloqué par le Tribunal constitutionnel fédéral, sera progressivement levée, car la première économie d'Europe "a besoin de relance", observe Mabrouk Chetouane.

"Le secteur manufacturier allemand paie deux fois plus cher son énergie par rapport à ce qui prévalait avant la crise provoquée par l'invasion de l'Ukraine. Cela pose donc un problème de modèle économique pour tout ce qui était disponible à bas coût", a-t-il expliqué.

"A mon sens quand on combinera les actions budgétaires locales et européennes, on a de fortes chances de voir la croissance européenne repartir et même peut-être dépasser la croissance américaine", a-t-il prédit.

IMMOBILIER CHINOIS

Les prévisions macréoconomiques optimistes pour l'Europe et les Etats-Unis contrastent avec celles de la Chine, Mabrouk Chetouane estimant que la deuxième économie mondiale atteindra difficilement une croissance de 5% en 2024.

"Je ne crois absolument pas que la Chine, malgré un troisième trimestre qui a été relativement bon, sera en mesure d'être un moteur de croissance mondiale", a-t-il dit.

"On est aujourd'hui sur une tendance de décroissance structurelle de la Chine, avec en toile de fond des difficultés majeures venant du secteur de l'immobilier", poursuit-il, notant que si cette crise est mal gérée, cela se traduira par des effets en cascades au niveau bancaire, économique et financier.

"On risque clairement un scénario à la japonaise", a-t-il prévenu.

Concernant la baisse des taux des grandes banques centrales, Mabrouk Chetouane estime que c'est la Fed qui donnera le coup d'envoi, avec une réduction du coût des emprunts au deuxième trimestre 2024, voire au troisième.

"La BCE baissera ses taux mais après la Fed car le mode de fixation des prix est plus rigide dans le bloc", fait-il valoir.

Avant cette phase, il voit une stabilisation des taux sur les niveaux actuels et met en garde les marchés qui spéculent sur une baisse du coût du crédit aux Etats-Unis dès le mois de mars, notant que dans ce genre de bras de fer, ce sont toujours les banques centrales qui ont gagné.

Pour lui, plutôt que de spéculer sur une date précise, il faudra surtout surveiller le moment où la Fed passera de la lutte contre l'inflation à la préservation de la croissance.

La Banque du Japon, dont la politique actuelle est à contre-courant de celle des autres grandes banques centrales, devrait mettre fin en 2024 à ses taux directeurs négatifs, estime Mabrouk Chetouane.

Il redoute que cette décision entraîne une modification des flux de capitaux qui iront davantage vers l'investissement local au détriment des obligations américaines, ce qui pourrait accentuer la question de la soutenabilité de la dette des Etats-Unis.

Mabrouk Chetouane note toutefois que la Fed pourrait commencer à baisser ses taux d'intérêt au moment où la question du "mur de la dette" se présentera.

"A mon sens, le sujet du mur de la dette se présentera de manière assez significative en 2025, pas en 2024", a-t-il dit, expliquant que même si elle est importante, elle reste gérable.

OÙ TROUVER DE LA VALEUR?

D'après les experts de Natixis, la baisse des taux en 2024 permettra un redressement des valeurs appartenant au segment des "small & mid caps", qui a souffert sur les trois dernières années.

Marine Dubrac, gérante actions chez Thematics, note que tous les secteurs ont été globalement impactés en 2023 par le relèvement des taux, si l'on exclut les "Magnificent Seven" (Alphabet GOOGL.O , Amazon AMZN.O , Apple AAPL.O , Meta Platforms META.O , Microsoft MSFT.O , Nvidia NVDA.O et Tesla

TSLA.O ), les investisseurs ayant privilégié le repli sur les grandes capitalisations.

Ces valeurs devraient continuer à enregistrer de bonnes performances en 2024, tandis que d'un point de vue thématique, il faudra privilégier la santé et les services aux collectivités ("utilities") qui ont été la traîne en 2023.

Gautier Queru, directeur du capital naturel chez Mirova, privilégie pour sa part les fonds innovants comme la robotique et les valeurs liées aux infrastructues destinées à la transition énergétique, tandis que Nolwenn Le Roux, gérante obligataire chez DNCA, estime que le secteur bancaire européen est bien positionné pour 2024.

"C'est un secteur qui bénéficie toujours de taux élevés pour soutenir ses marges avec de solides bilans actuellement", a-t-elle dit, ajoutant que "c'est un peu 'the place to be' en 2024".

Rouska Winter, responsable obligations euro aggregate chez Ostrum, met pour sa part en garde contre la remontée des spread (écart de rendements) sur les dettes souveraines, notamment celle de l'Italie.

(Edité par Blandine Hénault)

Valeurs associées

212.49 USD NASDAQ -0.82%
183.66 USD NASDAQ -0.09%
176.79 USD NASDAQ +0.93%
504.16 USD NASDAQ +0.01%
442.57 USD NASDAQ +0.22%
131.88 USD NASDAQ +1.75%
178.01 USD NASDAQ -2.44%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.