PARIS, 13 décembre (Reuters) - La principale menace pour les actions l'an prochain n'est pas à chercher du côté des risques politiques mais plutôt dans l'ampleur de l'endettement au sein de l'économie mondiale, dit-on chez Fidelity. Une décennie d'assouplissement quantitatif et l'explosion de la croissance chinoise, tirée par la dette, ont laissé le monde avec une lourde addition à payer, souligne Romain Boscher, directeur des investissements actions pour le gestionnaire d'actifs. "La dette dans le système, qu'elle soit publique ou privée, est telle dans les économies développées comme dans le monde émergent que nous n'avons plus l'option de relever exagérément les taux", dit-il à l'adresse des banques centrales. Le taux d'intérêt global mondial, qui est passé de 1,2% à 2,2% au cours des deux dernières années, est sur le point d'atteindre un point culminant que Fidelity estime à environ 2,5%. Aller au-delà risquerait de déclencher une nouvelle crise financière, ce qu'aucune banque centrale n'est disposée à faire, prévient l'expert de la société de gestion. "Nous sommes presque à la limite de ce que l'on peut tolérer dans un système criblé de dettes", juge-t-il. Il se range ainsi clairement dans le camp des "colombes" en estimant que la Réserve fédérale, dont le cycle de resserrement est déjà bien avancé, et la Banque centrale européenne, qui s'apprête à lui emboîter le pas, agiront avec mesure. L'année qui s'achève a été marquée, selon Fidelity, par trois principaux vents contraires: le durcissement des conditions monétaires aux Etats-Unis, le ralentissement de la Chine et la hausse du prix du pétrole. Si la croissance de l'économie mondiale et celle des bénéfices des entreprises sont appelées à ralentir en 2019, la société de gestion, qui qualifie de "gérables" des risques politiques omniprésents, estime que le cycle économique n'est pas sur le point de s'achever. Un optimisme prudent est donc de mise du côté des actions, selon Fidelity, qui prévient cependant que les marchés obligataires pourraient gâcher la fête et invite à surveiller comme le lait sur le feu les "spreads" de crédit en Chine et les prêts à effet de levier aux Etats-Unis. Curtis Evans, directeur des investissements obligataires chez Fidelity, voit des signes d'avertissement dans une autre figure graphique, à savoir l'évolution comparée des "spreads" de crédit américain et du S&P-500. Ces deux courbes ont tendance à s'écarter, ce qui offre de troublantes similitudes avec 2007, juste avant la crise financière, fait-il remarquer. Voir aussi : LE POINT sur les perspectives de marché 2019 des gérants et stratèges (Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)
GESTION 2019-Les actions sous la menace de la dette-Fidelity
information fournie par Reuters 13/12/2018 à 13:35
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