GB-L'économie va dans la bonne direction pour une baisse des taux, dit la BoE

information fournie par Reuters •21/03/2024 à 14:27

(Actualisé avec précisions et contexte)

L'économie britannique "évolue dans la bonne direction" pour que la Banque d'Angleterre (BoE) commence à réduire ses taux d'intérêt, a déclaré le gouverneur de l'institution Andrew Bailey après la banque centrale de laissé inchangé le coût du crédit pour la cinquième fois consécutive.

Le comité de politique monétaire de la BoE (MPC) a voté par 8 voix contre 1 en faveur du maintien du principal taux directeur de la banque à 5,25%, son niveau le plus élevé depuis 16 ans, alors que deux responsables de la banque qui avaient précédemment appelé à une hausse des taux ont changé d'avis.

La plupart des économistes interrogés par Reuters s'attendaient à ce qu'un membre du MPC continue de plaider en faveur d'un relèvement du taux d'escompte.

Mais Jonathan Haskel et Catherine Mann ont rejoint la majorité en faveur du statu quo. Swati Dhingra a de nouveau été la seule à voter pour une baisse du taux d'escompte à 5,0%.

Le gouverneur Andrew Bailey a salué "de nouveaux signes encourageants de baisse de l'inflation", mais il a également noté que la BoE avait besoin de plus de certitude quant à la maîtrise des pressions sur les prix dans l'économie.

"Nous n'en sommes pas encore au point où nous pouvons réduire les taux d'intérêt, mais les choses évoluent dans la bonne direction", a-t-il dit, cité dans le communiqué de la banque.

En Bourse, l'indice FTSE 100 .FTSE a bondi de

1,5

%, à

7

.

853

,59

points, son plus haut niveau depuis plus de dix mois, tandis que la livre sterling GBP=D3 chutait de

0,44

% à

1,2731

face au dollar.

Les marchés monétaires ont relevé leurs anticipations de baisses de taux, tablant désormais sur des réductions de 75 points de base cette année, contre environ 70 points avant la décision de la BoE. 0#BOEWATCH

DES BAISSES DE TAUX À VENIR?

La décision prise par la BoE intervient au lendemain de celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a également laissé inchangé le taux des "fed funds" tout en confirmant ses projections de trois réductions des taux cette année, ce qui a déclenché un rallye boursier sur les marchés.

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La Banque nationale suisse (BNS), elle, a abaissé jeudi son principal taux d'intérêt de 25 points de base pour le ramener à 1,50%, une décision inattendue.

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La Banque centrale de Norvège (Norges Bank), pour sa part, a maintenu son principal taux directeur à 4,5% mais a laissé entendre qu'un assouplissement pourrait avoir lieu à l'automne.

En zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a tenté mercredi d'atténuer les anticipations sur une série de baisses attendues de ses taux directeurs alors que les investisseurs considèrent de plus en plus que la lutte contre l'inflation dans le monde est gagnée.

La banque centrale britannique a déclaré en février qu'elle mettait ses coûts d'emprunt élevés "sous surveillance" - une expression qu'elle a maintenue jeudi. Les responsables de l'institution ont aussi souligné être toujours dans l'attente de signes plus évidents que l'inflation a été vaincue.

Des données publiées mercredi ont montré que la croissance des prix à la consommation (CPI) est tombée à son niveau le plus bas depuis près de deux ans et demi avec une inflation à 3,4% sur un an en février.

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La BoE estime cependant que les indicateurs clés de la persistance de l'inflation restent élevés. Elle a également souligné que le marché du travail au Royaume-Uni restait relativement tendu malgré des signes montrant que les coûts d'emprunt élevés pèsent sur l'économie.

L'INFLATION BIENTÔT SOUS LES 2%

La BoE a dit s'attendre désormais à ce que l'inflation tombe en dessous de son objectif de 2% au deuxième trimestre, en raison de l'impact de la décision prise ce mois-ci par le ministre des Finances Jeremy Hunt de geler une nouvelle fois les taxes sur les carburants.

Dans l'ensemble, les mesures figurant dans la présentation du budget du 6 mars dernier sont susceptibles d'augmenter la production économique d'environ 0,25% au cours des prochaines années, mais la hausse sur l'inflation sera moindre, a précisé la BoE.

La plupart des analystes et des investisseurs estiment que la BoE commencera à réduire ses taux seulement au troisième trimestre, probablement lors de sa réunion d'août.

Les marchés financiers prévoyaient avant les annonces de la BoE avec une probabilité de près de 70% que la première baisse du coût du crédit dans le cycle actuel de resserrement monétaire pourrait intervenir en juin. Ils anticipaient également près de trois réductions d'un quart de point pour 2024.

La banque centrale britannique, elle, souhaite voir la croissance des salaires ralentir davantage avant d'opter pour une tel assouplissement.

Le salaire minimum britannique augmentera de près de 10% le mois prochain, et les distributeurs qui paient en général leurs salariés légèrement au-dessus de ce seuil ont augmenté les rémunérations en prévision de la hausse.

Dans l'ensemble, les employeurs ont proposé des accords portant sur une hausse des salaires d'environ 5% depuis le début de l'année 2024. La croissance moyenne des salaires au Royaume-Uni est d'environ 6%, ce qui est supérieur aux 4% observés aux Etats-Unis et dans la zone euro.

Au-delà des employeurs, des détenteurs de prêts immobiliers et des consommateurs, le parti conservateur au pouvoir souhaite également voir les taux baisser afin de contrer la forte avance du parti travailliste dans les enquêtes d'opinion en vue des prochaines élections législatives.

Dans un commentaire inhabituel sur les futures décisions de la BoE à la suite de la publication des données sur les prix à la consommation, Jeremy Hunt a déclaré: "Si l'inflation se rapproche de son objectif, la Banque d'Angleterre pourra envisager de baisser ses taux d'intérêt".

(Reportage William Schomberg et Suban Abdulla, avec la contribution de Shristi Achar A et Pranav Kashyap à Bangalore; version française Claude Chendjou, édité par Sophie Louet et Kate Entringer)