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France-Veillée d'armes avant une semaine cruciale pour la réforme des retraites
information fournie par Reuters 08/12/2019 à 20:29

    * Réunions à l'Elysée et à Matignon
    * Présentation du projet de réforme mercredi
    * La CGT promet de "tenir" jusqu'au retrait de la réforme
    * Nouvelles perturbations dans les transports 

 (Actualisé avec prévisions SNCF/RATP, précisions)
    PARIS, 8 décembre (Reuters) - Le gouvernement et les
syndicats opposés au projet de réforme du système des retraites
ont fourbi leurs armes dimanche avant une semaine cruciale dans
leur affrontement autour de cette promesse de campagne
d'Emmanuel Macron, objet d'un mouvement social massif qui
continue de provoquer de fortes perturbations dans les
transports en France.
    Après un week-end de consultations, une réunion s'est tenue
à Matignon dimanche soir autour du Premier ministre Edouard
Philippe avec les ministres concernés par le dossier avant une
rencontre en format élargi à l'Elysée autour du chef de l'Etat. 
    Rien n'a filtré de ces rencontres organisées à la veille
d'une semaine politiquement et socialement chargée avec pour la
journée de lundi un "déjeuner de calage" à l'Elysée en présence
de ministres et de dirigeants de la majorité et une rencontre
entre le haut commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et
l'ensemble des partenaires sociaux. 
    Mardi, une nouvelle journée de manifestations et de grèves
est organisée à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU,
Solidaires, Fidl, Unef, MNL et UNL) avant la présentation,
mercredi midi, par le Premier ministre de "l'intégralité" du
projet de réforme devant le Conseil économique, social et
environnemental (Cese). 
    Jusqu'à présent, l'exécutif n'est pas rentré dans les
détails de son projet de réforme, qui vise à faire fusionner les
42 régimes de retraite existants en un système universel par
points à partir de 2025 et qui suscite l'inquiétude des
syndicats dont certains réclament le retrait pur et simple du
projet.    
     Face à ces préoccupations et une mobilisation massive qui a
fait descendre plus de 800.000 personnes dans la rue jeudi,
l'exécutif a promis de faire preuve de pédagogie et de
souplesse, notamment sur le rythme de mise en oeuvre de la
réforme en fonction des spécificités de chaque profession.
    "Mercredi, j’expliquerai, avec beaucoup de détails, le
dispositif qu’on veut construire. Et je continuerai ensuite à
l’expliquer", a indiqué Edouard Philippe dans une interview
publiée dans le Journal du Dimanche dans laquelle il réaffirme
sa détermination "à mener la réforme à son terme" tout "en
respectant les gens".
    
    QUEL CALENDRIER POUR LE RÉÉQUILIBRAGE? 
    Deux jours après les gestes d'ouverture du Premier ministre
à l'égard des personnels de la RATP et de la SNCF
( ), le ministre de l'Economie a quant à lui confirmé
dimanche que la question du calendrier du retour à l'équilibre
du système des retraites - souhaité pour 2025 par l'exécutif -
pouvait "faire partie des sujets de discussions".
    "Quand est-ce que nous faisons cet équilibre financier ?
Est-ce qu'il faut prendre un peu plus de temps pour que la pente
ne soit pas trop raide pour ceux qui seront concernés ? Ça ne me
pose aucune difficulté", a indiqué Bruno Le Maire sur France 3. 
    Une piste, déjà esquissée jeudi par le ministre de l'Action
et des Comptes publics Gérald Darmanin, en forme de main tendue
à la CFDT, seul syndicat favorable au régime universel à points
mais qui refuse toute "mesure paramétrique" et tout "allongement
de la durée du travail".     
    Les annonces du Premier ministre mercredi permettront de
"clarifier le contenu et surtout le rythme de mise en oeuvre de
la réforme des retraites", a promis la ministre de la Transition
écologique Elisabeth Borne dans l'émission Le Grand Jury RTL-Le
Figaro-LCI.
    Sur les régimes spéciaux, "on ne va pas dire du jour au
lendemain (aux agents de la SNCF et de la RATP) qu'on va tout
changer", a-t-elle assuré dimanche. 
    
    "NOUS TIENDRONS JUSQU'AU RETRAIT"
    Des engagements qui peinent à convaincre les syndicats, au
premier rang desquels la CGT dont le secrétaire général Philippe
Martinez a promis, dans les colonnes du JDD, qu'il tiendrait
"jusqu'au retrait" de la réforme.
    "En 1995, au début de la première manifestation, le premier
ministre Alain Juppé avait dit que jamais il ne retirerait son
projet. Les choses évoluent vite. Et la colère est grande. Le
gouvernement devrait être attentif", a-t-il prévenu, jugeant les
ministres "déconnectés d’un certain nombre de réalités".  
    "La balle est dans le camp du gouvernement (...) Qu’il
entende la colère. Qu’il dise qu’il n’y a que les imbéciles qui
ne changent pas d’avis. Qu’il remette les compteurs à zéro",
a-t-il poursuivi.
    Même demande pour le secrétaire général de Force ouvrière
Yves Veyrier qui a demandé sur BFM TV dimanche un "retour au
point de départ, sans préalable" et assuré qu'il "ne négocierait
pas la mise en oeuvre de ce que je qualifie un monstre, un
danger pour les retraites de demain".
    Pour la quatrième journée consécutive, le trafic SNCF et
RATP a été encore très perturbé dimanche et devrait le rester
pour la journée de lundi selon les prévisions annoncées dimanche
soir par les deux groupes qui ont invité les usagers à limiter
leurs déplacements dans la mesure du possible. 
    La SNCF prévoit d'assurer "entre 15% à 20% du trafic", avec
un Transilien sur cinq, 19% du trafic TGV et un trafic
international toujours "très perturbé". Concernant la RATP,
seules les lignes automatiques 1 et 14 fonctionneront
normalement et dix lignes de métro sur seize resteront fermées.

 (Bertrand Boucey et Marine Pennetier, avec Geert de Clercq)
 

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