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France-Une majorité politiquement fragile au défi des réformes
information fournie par Reuters 24/01/2020 à 04:30

 (Répétition sans changement d'une dépêche publiée jeudi)
    * Le long conflit social laissera des traces
    * Le financement de la réforme reste à mettre au point
    * Un vote sanction aux élections municipales ?

    par Elizabeth Pineau
    PARIS, 24 janvier (Reuters) - En présentant vendredi en
conseil des ministres sa réforme des retraites à l'origine d'un
conflit social d'une rare ampleur, Emmanuel Macron marque un
point sans remporter la bataille, à l'approche d'élections
municipales périlleuses pour son camp.
    Politiquement, la plus longue grève de l'histoire de la RATP
et de la SNCF laissera des traces, un an après le conflit des
"Gilets jaunes" qui a déstabilisé le pays comme rarement sous la
Ve République.
    "L'accouchement d'une transformation aussi majeure que
l'avènement de la retraite à points est forcément douloureux
mais on retiendra le résultat", veut croire le député La
République en marche (LaRem) Bruno Bonnell.  
    Après des semaines de grèves et de blocages, qui perdurent
sous des formes diverses, un membre du gouvernement regrette
toutefois un "déficit de pédagogie" tandis qu'un député LaRem
met en garde contre "l'image d'un quinquennat du bordel avec des
grèves, des crispations, des violences".
    Un climat qui donne envie, selon lui, de voter [pour la
présidente du Rassemblement national-NDLR Marine] Le Pen" à la
présidentielle de 2022, et risque de compromettre les chances de
la majorité aux élections municipales de mars. 
    A mi-mandat, Emmanuel Macron se retrouve à la tête d'une
France où les deux-tiers de ses concitoyens ne lui font pas
confiance, avec des opposants tentés par la violence.
 
    "Il y a les minorités visibles et les majorités
silencieuses", relativise Roland Lescure, président (LaRem) de
la Commission des affaires économiques de l'Assemblée. 
    Et l'élu de donner comme exemple le succès du "grand débat"
et la deuxième place "d'un chouïa" de la majorité derrière le
Rassemblement national aux élections européennes de mai 2019,
organisées juste après la crise des "Gilets jaunes". 
    "Quand les gens s’expriment vraiment, la détestation n'est
peut-être pas si flagrante", a-t-il dit à Reuters. "La question
est ce que pensent les gens qui n'ont pas de convictions très
fortes. Et la France est clivée sur tous les sujets".
    
    MACRON EN RETRAIT
    La campagne des municipales des 15 et 22 mars à peine
lancée, un proche d'Emmanuel Macron prédit déjà qu'elles vont
"mal se passer pour En Marche car c'est le scrutin pour lequel
le programme politique pèse le moins."   
    La République en marche, née en 2016, brigue dans les urnes
un ancrage territorial qui lui fait cruellement défaut.
    Anticipant des résultats médiocres, Emmanuel Macron a fait
savoir qu'il "ne tirerai t  pas de conséquences automatiques sur
le plan national" et qu'il resterait en retrait de la campagne.
    "Le président de la République n'est pas l'homme d'un parti
et je suis attaché à cette règle", a confié le 15 janvier, en
marge de ses voeux à la presse, celui qui s'était pourtant
engagé pour les élections européennes. 
    Des crispations au sein de la majorité sont apparues dans
bien des villes, déteignant sur le groupe LaRem à l'Assemblée,
où plusieurs députés ont jeté l'éponge, et même sur le
gouvernement dont deux ministres, Didier Guillaume (Agriculture)
et Jean-Baptiste Lemoyne (Commerce extérieur) sont candidats
dans la même ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). 
    A Paris, la guerre fratricide entre le candidat désigné
Benjamin Griveaux et le dissident Cédric Villani favorise la
maire socialiste sortante Anne Hidalgo, donnée gagnante par tous
les sondages.
    Face aux scénarios du pire, le président joue le détachement
: "Je vis dans l'espoir secret et la croyance chevillée au corps
qu'à la fin l'intelligence collective et la bienveillance
triomphent."
    Défaits depuis 2017 mais bien implantés localement,
Républicains et socialistes espèrent se refaire une santé aux
dépens de LaRem.
    Et s'élèvent d'autant contre une circulaire du ministère de
l'Intérieur invitant les préfets à n'attribuer une nuance
politique qu'aux candidats des communes de 9.000 habitants et
plus. Une "manipulation politique" destinée selon eux à
minimiser un mauvais score du parti présidentiel, qui pourrait
aussi pâtir de la poussée écologiste annoncée dans les sondages.

 (Avec Michel Rose, édité par Sophie Louet)
 

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