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France "tax-up nation" : Spotify et Deezer s'alarment de la nouvelle taxe streaming face à la concurrence des Gafa
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/12/2023 à 11:20

Une nouvelle taxation sera imposée dès 2024 aux plateformes de musique en ligne pour financer la filière musicale. Le DG de Spotify France et Benelux dénonce une taxe "inéquitable", qui favorisera au final les géants du web face aux spécialistes de la musique.

( AFP / STEFANI REYNOLDS )

( AFP / STEFANI REYNOLDS )

"La France est un marché qui n'encourage pas l'innovation et l'investissement". A l'antenne de franceinfo , le directeur général de Spotify France et Benelux a éreinté la mise en place dès 2024 d'une taxe sur le chiffre d'affaires des plateformes d'écoute de musique en ligne, voulue par le président Macron et dont le principe divise le secteur.

"La France se rêvait en start-up nation, elle se réveille en tax-up nation", a déploré Antoine Monin, jeudi 14 décembre. "L'adoption de cette taxe est un coup dur au secteur de la musique, à l'innovation, et aux plateformes indépendantes comme Spotify ou Deezer. C'est par ailleurs une monumentale erreur stratégique qui va à l'encontre des enjeux de souveraineté économique culturelle et technologique euroépenne", a t-il déclaré.

Le DG de Spotify France et Benelux évoque des discussions ayant abouti à "un accord de branche", finalement abandonné. "Il semble que le gouvernement ait cédé à la pression du lobby du spectacle vivant et de certains parlementaires", déplore t-il, jugeant que "le gouvernement, indirectement, fait le jeu des Gafa puisqu'il va affaiblir des plateformes comme Deezer ou Spotify" .

Deezer, un champion français menacé par la taxe streaming ?

En toile de fond : la concurrence des géants américains. "Deezer et Spotify sont des sociétés européennes et indépendantes. Nous, on fait que de la musique. On est les leaders sur notre marché. Nos concurrents, Youtube, Apple et notamment Amazon, ont tout à fait les moyens d'absorber cette taxe", avance t-il.

"Spotify a fait des bénéfices pour la première fois au dernier trimestre, mais nous sommes dans un équilibre financier fragile. Nous n'avons pas d'argent magique. Pour nous, un euro est un euro. Nous versons 70% de nos revenus aux ayants-droits de la musique. Ajoutez à cela une TVA à 20%, une taxe sur les services numériques à 3%, sur les services vidéos à 5%, et maintenant une taxe streaming à 1,75%. Comment voulez-vous que nous puissions opérer sur un marché comme la France?" , liste t-il encore.

Quelle conséquence dès lors sur la facture des abonnés? "On reverse 70% de ce qu'on gagne aux ayants-droits de la musique. Il va falloir qu'on répercute ça sur les 30% qui nous restent", déplore Antoine Monin face à deux choix : une éventuelle augmentation "autour de 10%" de l'abonnement, "ou alors moins rémunérer les artistes". "Spotify aura les moyens d'absorber, mais désinvestira la France", a ajouté Antoine Monin, se disant "beaucoup plus inquiet" pour son concurrent français Deezer. "La France est un marché qui n'encourage pas l'innovation et l'investissement", déplore t-il.

Financer la filière musicale

Du côté du gouvernement, le ministère de la Culture a indiqué que cette contribution obligatoire, qui doit financer le secteur, sera "basée sur un très faible taux de prélèvement sur le chiffre d'affaires des plateformes" de streaming concernées. Les modalités exactes de la taxe n'ont pas encore été dévoilées, ni le montant annuel qu'elle devrait rapporter, et qui doit venir financer la filière. La question d'une taxe streaming divise depuis plus d'un an la filière musicale française. Elle avait déjà fait l'objet d'un vote positif au Sénat en novembre, durant l'examen du projet de budget 2024.

Le 21 juin, jour de la Fête de la musique, Emmanuel Macron avait brandi la perspective d'une taxe sur les revenus du streaming si la filière musicale ne s'accordait pas sur de nouvelles voies de financement de la création, et avait posé le 30 septembre 2023 comme date butoir. La présidence s'était appuyé sur un rapport du sénateur Julien Bargeton (Renaissance), rendu en avril. Ce dernier préconisait une taxe de 1,75% sur les revenus du streaming musical payant et celui gratuit financé par la publicité. A l'automne 2022, les débats s'étaient cristallisés sur une contribution obligatoire de 1,5% des revenus des abonnements payants sur les plateformes musicale.

Les opposants à la taxe plaidaient de leur côté pour une contribution volontaire, affirmant encore mercredi dans un communiqué commun qu'ils avaient atteint un accord, réunissant notamment Apple, Deezer, Meta, Spotify, YouTube et TikTok, pour mobiliser "plus de 14 millions d'euros" en 2025.

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6 commentaires

  • 14 décembre 13:14

    Comme si les artistes ne se gavaient pas assez,et une taxe de plus, je ne m'abonne a rien, et le regime des intermittents remplis de parasites, qui nous coutent 1 milliard par an, ce pays est incroyable


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