(Ajoute citations de François Ruffin et précisions)
Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur français, a été condamné vendredi à quatre ans de prison, dont deux ferme, et 200.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour une série d'activités illégales, dont certaines au profit de LVMH
LVMH.PA .
Le procès du "Squale", 69 ans, à la tête du renseignement de 2008 à 2012, a mis en lumière les tentatives du groupe de luxe pour protéger son image.
Après son mandat à la tête du renseignement, Bernard Squarcini était devenu consultant en sécurité, pour le compte de LVMH notamment.
L'ancien fonctionnaire, qui était jugé pour 11 infractions au total, a également été condamné à 5 ans d'interdiction professionnelle. Les deux ans d'emprisonnement ferme sont à effectuer "à domicile sous surveillance électronique" ("bracelet" électronique).
L'un des avocats de Bernard Squarcini a indiqué que leur client ferait appel de cette décision.
Le président du tribunal a souligné la gravité des faits reprochés à Bernard Squarcini, justifiant selon lui des "sanctions particulièrement fermes et dissuasives".
Employé officiellement au titre de la lutte contre la contrefaçon, il a été reconnu coupable, entre autres, d'activités liées à la surveillance de François Ruffin, député La France insoumise depuis 2017, qui a réalisé en 2015 un documentaire critique sur Bernard Arnault intitulé "Merci Patron!".
Bernard Arnault, entendu en qualité de témoin, n'a pas fait l'objet de poursuites. LVMH avait scellé en 2021 une convention judiciaire d'intérêt public avec le parquet pour échapper à des poursuites et réglé dix millions d'euros à cet effet.
"Maintenant, il est jugé (...) qu'il y a eu une collusion entre la première fortune de France et le premier flic de France pour faire espionner un petit journal et son rédacteur en chef qui, à l'époque, faisait un film qui était de nature satirique", a déclaré François Ruffin à des journalistes à l'issue du procès.
"On est au regret, toujours, qu'il y ait eu des lampistes sur le banc des prévenus, mais qu'il n'y ait pas eu le commanditaire, monsieur Bernard Arnault", a-t-il ajouté.
Appelé à la barre en novembre, le PDG de LVMH avait assuré qu'il n'était pas au courant de la surveillance, ordonnée par son ancien vice-président Pierre Godé entre 2013 et 2016, contre François Ruffin et le journal qu'il a fondé, Fakir.
(Reportage Florence Loève et Juliette Jabkhiro, édité par Sophie Louet)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer