Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur français, a été condamné vendredi à quatre ans de prison, dont deux ferme, et 200.000 euros d'amende par le tribunal de Paris pour une série de délits, dont trafic d'influence passif et compromission du secret-défense.
Le procès du "Squale", à la tête du renseignement de 2008 à 2012, a mis en lumière les tentatives du groupe de luxe LVMH
LVMH.PA pour protéger son image.
Après son mandat à la tête du renseignement, Bernard Squarcini était devenu consultant en sécurité, pour le compte de LVMH notamment.
Employé officiellement au titre de la lutte contre la contrefaçon, il avait recueilli illégalement des informations sur des particuliers, violant les lois sur la protection de la vie privée, et fait notamment surveiller François Ruffin, député La France insoumise depuis 2017, qui a réalisé en 2015 un documentaire critique sur Bernard Arnault intitulé "Merci Patron!".
Bernard Arnault, entendu en qualité de témoin, n'a pas fait l'objet de poursuites. LVMH avait scellé en 2021 une convention judiciaire d'intérêt public avec le parquet pour échapper à des poursuites et réglé dix millions d'euros à cet effet.
Appelé à la barre en novembre, le PDG de LVMH avait assuré qu'il n'était pas au courant de la surveillance, ordonnée par son ancien vice-président Pierre Godé entre 2013 et 2016, contre François Ruffin et le journal qu'il a fondé, Fakir.
(Reportage Florence Loève et Juliette Jabkhiro, édité par Sophie Louet)
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