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France-Six prévenus à la barre dans le volet financier de Karachi
information fournie par Reuters 07/10/2019 à 10:25

    * Des ex-collaborateurs de Balladur et Sarkozy jugés
    * Sacs de billets, contrats d'armement et comptes off-shore
    * Une affaire pratiquement sans équivalent

    par Simon Carraud
    PARIS, 7 octobre (Reuters) - Six prévenus dont un
ex-ministre, un dirigeant de LVMH et un intermédiaire aussi
renommé que sulfureux comparaissent à partir de ce lundi au
tribunal correctionnel de Paris, où flotteront quatre semaines
durant l'ombre de la campagne présidentielle de 1995 et celle de
l'attentat de Karachi, en 2002.
    Le procès qui s'ouvre est celui d'une affaire
politico-financière pratiquement sans équivalent dans l'histoire
récente, liée à des soupçons de rétrocommissions sur des
contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite qui
auraient pu servir à financer les activités politiques d'Edouard
Balladur.
    Ces contrats troubles, conclus en 1994, sont au nombre de
cinq, quatre portant sur la livraison de frégates à l'Arabie
saoudite et un autre, représentant à lui seul 5,4 milliards de
francs (826 millions d'euros), sur la vente de sous-marins au
Pakistan, selon les documents judiciaires que Reuters a pu
consulter.
    Ils sont à l'origine de circuits d'argent occultes qui
transitent par des sociétés écrans et des comptes off-shore et
semblent revenir en bout de chaîne partiellement en France - des
rétrocommissions.
    Une transaction intéresse tout particulièrement la justice :
le dépôt de 10,25 millions de francs en espèces - transportés
dans quatre sacs - sur le compte de l'association de financement
de la campagne d'Edouard Balladur le 26 avril 1995, soit juste
après le premier tour de la présidentielle.
    A la barre défileront trois hommes qui arpentaient les
coulisses de la droite française dans les années 1990 : Nicolas
Bazire, qui fut le directeur de cabinet du Premier ministre à
l'époque des faits allégués et siège aujourd'hui au comité
exécutif de LVMH, Thierry Gaubert, membre du cabinet de Nicolas
Sarkozy, alors ministre du Budget, et Renaud Donnedieu de
Vabres, collaborateur de François Léotard lorsque celui-ci
dirigeait le ministère de la Défense.
    Un industriel figure également parmi les prévenus :
Dominique Castellan, ex-patron de la branche internationale de
DCN, récemment rebaptisée Naval Group, une entreprise
spécialisée dans la construction de navires de guerre.
    Enfin, deux hommes de réseaux nés au Liban : Abdul Rahman al
Assir et Ziad Takieddine, lequel a accédé à la notoriété dans
une affaire au parfum similaire, celle des soupçons de
financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
    Ces six hommes, qui contestent pour la plupart les faits qui
leur sont reprochés, doivent répondre notamment d'abus de biens
sociaux, de recel ou de complicité d'abus de biens sociaux.
    Deux autres protagonistes, Edouard Balladur et François
Léotard, n'ont en revanche rien à craindre de ce premier procès
puisqu'ils doivent normalement comparaître séparément devant la
Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction
habilitée à juger des ministres pour des faits commis dans
l'exercice de leurs fonctions.  

 (Edité par Sophie Louet)
 

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