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France : les principaux candidats à l'élection présidentielle
information fournie par Reuters 30/03/2022 à 15:29

(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée le 7 mars)

PARIS, 30 mars (Reuters) - Voici une présentation des six candidats les mieux placés dans les enquêtes d'intention de vote:

EMMANUEL MACRON

Elu en 2017 sur la promesse de réformes en profondeur et de modernisation de la France, le président sortant a vu son ambition entravée par une succession de crises : le mouvement social des "gilets jaunes", qu'il a lui-même en partie provoqué en raison de sa politique jugée trop libérale et trop favorable aux plus riches, puis la pandémie de COVID-19, qui l'a notamment contraint à renoncer à sa réforme du système de retraites, ou encore la gestion du Brexit et d'une relation tumultueuse avec les Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump.

L'entourage du chef de l'Etat prévoyait de faire campagne sur son bilan économique (forte baisse du chômage, croissance record en Europe, début de "réindustrialisation", baisse de la pression fiscale sur les entreprises et les ménages), malgré les points noirs de la dette publique aggravée par les dépenses massives liées à la pandémie et du pouvoir d'achat en raison de l'inflation, notamment des prix de l'énergie, tout en mettant en avant son "leadership" européen alors que la France assure la présidence tournante de l'Union européenne.

Mais une ultime crise, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a bousculé cet agenda et c'est en quasi-chef de guerre qu'Emmanuel Macron, en tête des sondages en vue du premier tour, aborde la dernière ligne droite de la campagne, ce qui lui a permis de franchir pour la première fois la barre des 30% d'intentions de vote. De quoi appuyer aussi son ambition d'une Europe plus forte en matière de Défense et plus souveraine sur le plan énergétique, qu'il a commencé à décliner en annonçant notamment la relance de la filière nucléaire.

Politiquement, Emmanuel Macron a continué à attiser les divisions de la droite et de la gauche qui avaient favorisé son élection il y a cinq ans, faisant de lui le plus jeune président de l'Histoire de France, à 39 ans. Il a concentré ses efforts sur Les Républicains (LR, droite), mettant en scène plusieurs "ralliements" comme celui d'Eric Woerth, ancien ministre du Budget de l'ancien président Nicolas Sarkozy, et s'efforçant ainsi de conserver le soutien des électeurs centristes et de droite déçus par son quinquennat mais rebutés par le glissement "droitier" de LR. (Les grands axes de son programme présentés le 17 mars )

VALÉRIE PÉCRESSE

Après avoir remporté début décembre le scrutin interne du parti Les Républicains (LR, droite) pour désigner son candidat à l'Elysée, la présidente de la région Île-de-France pensait avoir fait le plus difficile, elle qui avait pris le risque de quitter le parti en 2019 pour dénoncer sa ligne droitière et de reprendre sa carte fin 2021 pour participer à cette "primaire" fermée.

Mais l'ancienne ministre, à la compétence reconnue, et qui se voit en "dame de fer" française, inspirée par les anciennes Première ministre britannique Margareth Thatcher et chancelière allemande Angela Merkel, vit depuis un chemin de croix qui l'a vue passer de la deuxième à la troisième ou quatrième place dans les sondages, derrière ou à quasi-égalité avec les deux candidats d'extrême droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour, et même à la cinquième derrière l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, selon un sondage Elabe pour BFM TV publié il y a une semaine.

Faible oratrice, vivement critiquée jusque dans son camp après son premier grand meeting de campagne le 13 février à Paris, tant sur la forme que sur le fond, Valérie Pécresse peine jusqu'à présent à exister dans un débat public dominé par les thématiques sécuritaires et régaliennes, bien qu'elle ait un temps été considérée comme la plus à même de battre Emmanuel Macron au second tour.

Signe de sa fragilisation, l'ancienne chiraquienne âgée de 54 ans a dû quémander sans succès le soutien de l'ex-président Nicolas Sarkozy, figure toujours importante à droite qui a appelé ce week-end à l'union derrière Emmanuel Macron à propos de la guerre en Ukraine. Promettant lors des débats de la primaire LR la fin de la semaine de 35 heures ou le recul de l'âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans, Valérie Pécresse a axé tout le début de sa campagne sur les questions d'immigration, d'islam et de sécurité dans l'espoir de contenir la poussée de l'extrême droite, mais produisant l'effet inverse.

MARINE LE PEN

La candidate du Rassemblement National (RN, extrême droite) n'est descendue qu'à de rares occasions de la deuxième marche des enquêtes d'intention de vote, une place aux allures de deuxième chance après son échec cinglant au second tour de l'élection présidentielle de 2017 face à Emmanuel Macron.

Même si le RN, en grande difficulté financière, reste loin des intentions de vote d'il y a cinq ans, lorsqu'il revendiquait le titre de "premier parti de France", et s'il n'a pas su tirer profit de la profonde défiance d'une partie de la population française envers Emmanuel Macron, illustrée notamment lors de la crise des "gilets jaunes", Marine Le Pen apparaît dans les derniers sondages comme celle qui réaliserait le meilleur score en cas de second tour face au président sortant.

Pour sa troisième candidature, à 53 ans, Marine Le Pen a poursuivi son oeuvre de "dédiabolisation" du parti cofondé par son père dans l'espoir d'être élue, en renonçant par exemple à sortir la France de la monnaie unique européenne, sans pour autant renier son discours sur la "préférence nationale" ou la lutte contre "l'immigration de masse".

Cette stratégie de second tour l'a fragilisée face à son rival d'extrême droite Eric Zemmour, dont les positions plus radicales ont attiré plusieurs cadres du RN. Mais la candidate a plutôt bien résisté à ces défections, comme à l'annonce que sa propre nièce, Marion Maréchal, très populaire dans les milieux identitaires, ne la soutiendrait pas. Quant à la guerre en Ukraine, les premiers sondages semblent indiquer qu'elle dessert davantage le très poutiniste Eric Zemmour que Marine Le Pen, qui a pourtant longtemps affiché sa proximité avec la Russie. (Lire aussi "Phénix renée de ses cendres", Marine Le Pen aborde la présidentielle avec confiance. nL5N2VX2BL

ÉRIC ZEMMOUR

A 63 ans, l'ancien journaliste et polémiste, condamné à plusieurs reprises par la justice pour provocation à la haine raciale, s'est lancé dans la campagne en martelant ses thèmes favoris, comme le "grand remplacement", une théorie du complot d'extrême droite selon laquelle il existerait un processus de substitution de la population française par une population non européenne.

Nostalgique de la grandeur passée d'une France fantasmée qu'il promet de restaurer, se référant aussi bien à Napoléon qu'au maréchal Pétain, dont il a soutenu qu'il avait "sauvé" les juifs de France, le candidat du parti Reconquête! fait campagne sur le rejet de l'immigration et de l'islam, un discours qui semble notamment puiser dans la rancoeur du départ contraint d'Algérie de ses parents juifs après la guerre d'indépendance.

Il fustige aussi le "wokisme" (l'éveil à la conscience des problèmes liés à la justice sociale et à l'égalité raciale, un courant venant des Etats-Unis) ou les droits des minorités, en particulier de la communauté LGBT, un discours inspiré presque mot à mot de celui de l'ancien président américain Donald Trump qui lui permet de figurer en bonne position dans les enquêtes d'intention de vote.

S'il avait grignoté tout ou partie de son retard sur Valérie Pécresse et Marine Le Pen dans les enquêtes d'intention de vote, au point d'avoir été donné une fois ou l'autre en mesure de se hisser au second tour, avant que l'invasion de l'Ukraine par la Russie et sa complaisance assumée envers Vladimir Poutine ne cassent nette sa dynamique, il est donné beaucoup plus largement perdant que ses deux rivales à droite s'il devait faire face à Emmanuel Macron.

JEAN-LUC MÉLENCHON

Fort de son bon score en 2017 (19,58%), le candidat de La France insoumise (extrême gauche) a balayé d'un revers de la main tous les appels à une "union de la gauche", alors que celle-ci, entre divisions idéologiques et querelles d'égo, totalise à peine plus de 25% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle.

Les derniers sondages ont en partie validé cette stratégie en permettant à l'ancien sénateur socialiste de distancer ses rivaux de gauche, sans pour autant lui permettre encore de se mêler pour le moment à la course en vue du second tour.

Pour sa dernière campagne présidentielle, à 70 ans, Jean-Luc Mélenchon continue à parier sur une "union populaire" et à s'adresser aux électeurs qui ont tourné le dos à la gauche pour voter à l'extrême droite ou se réfugier dans l'abstention. Se comparant à la "tortue" de la fable de La Fontaine, il veut croire à une percée dans les dernières semaines de campagne similaire à celle de 2017 qui l'avait conduit aux portes du second tour.

Accusé de complaisance envers le président russe Vladimir Poutine en pleine guerre d'Ukraine, lui qui n'a de cesse de dénoncer l'Otan et l'impérialisme américain, le candidat de La France insoumise a fait le pari d'une campagne axée, à rebours de ses adversaires de droite, sur la défense des services publics, l'augmentation du pouvoir d'achat des Français ou encore l'écologie.

YANNICK JADOT

Le candidat d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) n'a pour le moment pas su capitaliser sur les bons scores de son parti aux derniers scrutins (européen et municipaux), ni sur l'inquiétude face au changement climatique, qui figure pourtant au premier rang des préoccupations des Français, selon les enquêtes d'opinion.

Avec 5 à 7% des intentions de vote, Yannick Jadot n'a même pas réussi à s'imposer à gauche, se laissant distancer par Jean-Luc Mélenchon auquel les sondages promettent un score presque deux fois supérieur.

Le député européen avait entamé la campagne d'un mauvais pas, ne remportant que d'extrême justesse la primaire écologiste face à "l'éco-féministe" Sandrine Rousseau, qu'il a écartée la semaine dernière de son équipe après des propos critiques à son égard. Il n'a depuis pas réussi à peser sur le débat public, même lorsque le président Emmanuel Macron a annoncé il y a un peu moins d'un mois une relance spectaculaire de la filière nucléaire française, avec la construction d'au moins six nouveaux réacteurs EPR.

(Rédigé par Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)

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