* L'Insee ne prévoit plus qu'une croissance de 0,2% au T4 * L'impact des "Gilets jaunes" estimé à 0,1 point de PIB au T4 * Léger rebond de la croissance attendu au premier semestre 2019 * Le taux de chômage anticipé à 9,0% à fin juin 2019 PARIS, 18 décembre (Reuters) - L'économie française devrait marquer le pas plus que prévu cette année après un millésime 2017 exceptionnel, avec un fléchissement attendu en fin d'année du fait de l'impact du mouvement social des "Gilets jaunes" selon l'Insee, qui table cependant sur un léger rebond en début d'année. Dans sa note de conjoncture publiée mardi, l'institut statistique a revu en baisse sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour le quatrième trimestre à 0,2% (contre 0,4% précédemment) et a abaissé sa prévision pour l'ensemble de 2018, à 1,5%, soit 0,1 point que dans ses prévisions d'octobre. Les projections de l'Insee rejoignent donc celle de la Banque de France, qui a elle aussi revu en baisse la semaine dernière sa prévision de croissance pour 2018, à 1,5% contre 1,6% auparavant. Soit un niveau bien en deçà de la progression de 2,3% du PIB enregistrée en 2017. Après le trou d'air au premier semestre dû à un calendrier fiscal défavorable et aux grèves du printemps dans les transports, la croissance devrait pâtir au quatrième trimestre des répercussions du mouvement des "Gilets jaunes" entamé mi-novembre, dont l'Insee évalue l'impact négatif à 0,1 point. Tout en évoquant "une estimation difficile à ce stade" et "soumise à beaucoup d'aléas, ne serait-ce que sur la durée du mouvement", les auteurs de la note précisent que son impact se fera sentir sur la consommation, notamment de services - dans l'hébergement-restauration, les loisirs et les transports. FLÉCHISSEMENT TEMPORAIRE Il devrait également pénaliser le tourisme et pourrait peser sur l'emploi. "Par exemple, certaines embauches de contrats courts ou d'intérim prévus dans les magasins à l'occasion des fêtes de fin d'année pourraient finalement ne pas se concrétiser à cause des blocages", soulignent-ils. Mais cette inflexion de fin d'année ne devrait être que passagère et la croissance devrait se redresser au premier semestre 2019, avec un rythme de progression atteignant 0,4% au premier trimestre et 0,3% au deuxième, retrouvant un rythme comparable à celui de la zone euro (0,3%), qui poursuit son ralentissement. L'acquis de croissance pour l'ensemble de l'année 2019 atteindrait ainsi 1,0% au 30 juin prochain, à comparer à une croissance toujours attendue à 1,7% sur l'ensemble de l'année par le gouvernement. Dans le détail, la reprise sur la première moitié de l'année 2019 devrait principalement être portée par la demande intérieure, notamment le dynamisme de l'investissement des entreprises soutenu par des conditions financières accommodantes et motivé par les tensions sur l'appareil productif. POUVOIR D'ACHAT EN PROGRESSION Côté ménages, l'investissement - pour l'essentiel les dépenses en logement neuf - continuerait son repli. Leur consommation, traditionnel moteur de l'économie française, devrait en revanche repartir en contrecoup d'une fin d'année 2018 freinée par les "Gilets jaunes" et également soutenue par les mesures de soutien au pouvoir d'achat. "Après son accélération à l'automne 2018 liée à la réduction des cotisations salariales et de la taxe d'habitation, le pouvoir d'achat des ménages bénéficierait au premier trimestre des mesures de soutien annoncées en décembre (+0,5%) puis ralentirait par contrecoup (+0,2%)", note l'Insee. Les auteurs de la note soulignent cependant que l'impact des mesures annoncées ces dernières semaines par l'exécutif pour tenter de désamorcer la crise des "Gilets jaunes" devrait dépendre "en partie de leurs modalités et de leur calendrier de mise en oeuvre ainsi que du comportement des entreprises appelées à verser une prime exceptionnelle à leurs salariés". Ils précisent avoir terminé leurs travaux le 13 décembre, soit avant que le gouvernement ne fasse savoir que l'annulation de la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) pour les retraités touchant moins de 2.000 euros de pension par mois (ou 3.000 euros pour un couple) ne bénéficieront véritablement de cette mesure qu'à partir de juillet, même s'ils seront alors remboursés des sommes versées depuis le début de l'année. Parallèlement, la contribution du commerce extérieur devrait repasser dans le rouge l'an prochain. Les exportations devraient en effet rechuter après avoir une nouvelle fois bondi fin 2018 avec notamment une poussée des exportations aéronautiques et navales. Avec le ralentissement de la croissance en 2018, l'économie française ne devrait créer que 107.000 emplois cette année (après 341.000 en 2017), mais devrait continuer autour du même rythme au premier semestre 2019, avec 64.000 créations. Dans ce contexte, le taux de chômage ne devrait enregistrer qu'une baisse limitée et il s'établirait à 9,0% en juin prochain, contre 9,1% actuellement. Voir aussi : TABLEAU-France-Les principales prévisions de l'Insee (Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)
France-Les "Gilets jaunes" pèsent, l'Insee voit la croissance à 1,5%
information fournie par Reuters 18/12/2018 à 18:00
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer