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France-Le sous-marin La Minerve, disparu il y a plus de 50 ans, a été retrouvé
information fournie par Reuters 22/07/2019 à 18:08

    * Une disparition inexpliquée au large de Toulon
    * 52 membres d'équipage avaient péri
    * Les familles disent leur "soulagement"
    * Des innovations technologiques ont permis la découverte

 (Actualisé avec conférence de presse du préfet maritime de
Méditerranée)
    TOULON, Var, 22 juillet (Reuters) - L'épave du sous-marin
d'attaque La Minerve, disparu le 27 janvier 1968 au large de
Toulon avec ses 52 membres d’équipage, a été retrouvée dimanche
au large du port varois.
    Pour Hervé Fauve - dont le père, le lieutenant de vaisseau
André Fauve, commandait le bâtiment -, c'est "un soulagement"
pour les familles, qui avaient sollicité le gouvernement pour
reprendre les recherches dans ce dossier classifié.
    "C'est un succès, un soulagement et une prouesse technique.
Je pense aux familles qui ont attendu ce moment si longtemps", a
écrit lundi la ministre des Armées, Florence Parly, sur son
compte Twitter. 
    La ministre avait autorisé fin 2018 la reprise des
explorations, rendues possibles par des technologies plus
modernes, notamment des sous-marins autonomes. Une première
phase technique avait débuté le 5 février, suivie par une
nouvelle phase de recherches en juillet.
    C'est le navire américain privé Seabed Constructor, arrivé à
la mi-juillet, qui a localisé les débris de La Minerve dimanche
soir grâce à deux drones. Ce même bateau, équipé des
technologies les plus pointues, avait retrouvé en novembre 2018
au large de l'Argentine le San Juan, un sous-marin de la marine
argentine qui avait implosé en novembre 2017 avec 44 membres
d'équipage à son bord lors d'exercices de surveillance maritime.
    
    "C'EST LA FIN DE QUELQUE CHOSE"
    "Les Américains ont effectué la semaine dernière 60 heures
de recherches avec plusieurs drones, qui naviguent à quelques
mètres au-dessus du fond et qui possèdent des capteurs
ultra-modernes", a expliqué à Reuters le capitaine de vaisseau
Eric Lavault, directeur du Sirpa Marine.
    "Ils ont sorti un écho qui semblait très vraisemblablement
celui de la Minerve. Ils ont envoyé deux drones en
identification formelle et ils ont pu lever le dernier doute",
a-t-il précisé.
    Le vice-amiral d’escadre Charles-Henri du Ché, préfet
maritime de Méditerranée, a précisé lors d'une conférence de
presse à Toulon qu'une photo montrait "le massif, le kiosque,
avec en rouge les lettres MIN et un S". "On n’a aucun doute,
c’est un sous-marin de type Daphné."
    Le bâtiment, qui avait implosé sous la pression de l'eau, a
été retrouvé en trois parties. 
    Hervé Fauve a fait part de la "très forte émotion" et du
"soulagement" de l'ensemble des familles.
    "On attendait cette nouvelle depuis longtemps, certains
n’espéraient plus, même si à titre personnel je me disais que
l’on finirait par trouver. Aujourd’hui, c’est la fin de quelque
chose, on voulait savoir où ils étaient, nous le savons
maintenant", a-t-il dit à Reuters.
    Florence Parly a dit espérer que cette découverte, plus de
cinquante ans après, aiderait les familles à "faire leur deuil".
Une cérémonie commémorative en mer sera prochainement organisée
en leur présence, vraisemblablement à l'aplomb de l'épave.
    Celle-ci a été repérée par 2.370 mètres de fond, à 45
kilomètres au Sud/Sud/Ouest de Toulon, une vingtaine de
kilomètres plus au sud que les zones où elle avait été
recherchée dans les années 70.
    Le naufrage de La Minerve, intervenu le matin par gros temps
après un dernier contact radio avec un avion d'accompagnement au
large du Cap Sicié, reste inexpliqué à ce jour.
    
    "UN MAUSOLÉE SOUS-MARIN"
    Trois campagnes de recherches étaient restées infructueuses
: l'une après la disparition du sous-marin, la seconde un an
plus tard et une autre après le naufrage d'un bâtiment de la
même classe, l'Eurydice, en 1970 au large de Saint-Tropez, avec
57 hommes à bord.
    La Marine nationale avait entamé des explorations en février
avec le concours de l'Institut français de recherche pour
l'exploitation de la mer (Ifremer) et du Service hydrographique
et océanographique de la marine (SHOM). Lors de cette première
phase technique, un navire océanographique (le "Pourquoi pas?")
avait été engagé dans la zone supposée du naufrage avec des
sondeurs, des drones, et le sous-marin Nautile de l'Ifremer.
    "La France a pu réduire la zone de recherches à quelques
dizaines de kilomètres carrés, alors qu'auparavant ça
correspondait en gros à huit fois la surface de Paris sur un
terrain très accidenté. Là-dessous, c'est de la moyenne
montagne", explique Eric Lavault. "A partir de cette étape, le
Seabed Constructor est intervenu sur une zone plus réduite."
    Les récents travaux d'analyse du Commissariat à l’énergie
atomique sur les mesures sismiques enregistrées lors de la
disparition du sous-marin ont aussi permis de circonscrire la
zone. "A ce stade, on n'envisage pas de remonter les débris,
d'abord et avant tout parce que c'est un sanctuaire", a déclaré
le capitaine de vaisseau Eric Lavault.      
    "Cette épave doit rester où elle est, c’est un mausolée
sous-marin", a estimé Hervé Fauve. "La Marine va désormais
investiguer pour connaître les causes de l’accident et nous
communiquera les réponses. Cela va permettre de mettre un terme
à tout un tas d’hypothèses sur ce qui s’est passé."
    "Quand vous verrez l'ensemble des photos, vous verrez que
trouver des explications, c'est bien compliqué", a souligné le
préfet maritime de Méditerranée.

 (Sophie Louet avec Marc Leras à Toulon)
 

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