France-Le Quai d'Orsay hausse le ton après les menaces de l'ambassade de Chine

information fournie par Reuters •23/03/2021 à 13:05

(Actualisé avec commentaires supplémentaires et contexte)

PARIS, 23 mars (Reuters) - La France a convoqué mardi l'ambassadeur de Chine après les menaces et insultes proférées sur Twitter TWTR.N par l'ambassade à l'encontre de parlementaires et d'un chercheur français, un comportement qualifié de "problème extrêmement sérieux" pour les relations franco-chinoises, a fait savoir mardi une source au sein du quai d'Orsay.

Le ministère des Affaires étrangères a clairement fait savoir à l'ambassadeur de Chine, Lu Shaye, qu'une ligne avait été franchie avec ces attaques verbales, a indiqué la source.

L'ambassadeur de Chine a été averti que le comportement de l'ambassade constituait un obstacle au développement des relations franco-chinoises, a ajouté la source.

L'ambassadeur de Chine avait déjà été convoqué par le Quai d'Orsay en avril dernier à la suite de messages et de tweets de l'ambassade défendant la gestion par Pékin de la pandémie de COVID-19 et critiquant sa gestion par les pays occidentaux.

La semaine dernière, l'ambassade de Chine a ciblé des parlementaires français souhaitant se rendre prochainement à Taïwan.

Depuis, l'ambassade s'en est aussi prise à Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), le qualifiant de "petite frappe" sur Twitter.

"Cela continue à être inacceptable et cela franchit les limites pour une ambassade étrangère. Naturellement, c'est plus inacceptable d'une ambassade d'un pays avec lequel la France a un partenariat de longue date", a déclaré la source.

Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Canada et la Grande-Bretagne ont imposé lundi des sanctions contre des responsables chinois pour atteintes aux droits de l'homme dans le Xinjiang.

Les autorités chinoises ont immédiatement réagi en prenant des sanctions en représailles contre l'UE, visant des parlementaires, des diplomates et des cercles de réflexion.

(John Irish, Nicolas Delame, Blandine Hénault et Claude Chendjou)