PARIS, 9 juillet (Reuters) - Le développement du gaz "vert"
en France s'accompagnera d'une série d'effets bénéfiques et
d'externalités positives qui garantiront sa compétitivité
"macroéconomique" par rapport au gaz naturel à l'horizon de
2030, prédit la Commission de régulation de l'énergie (CRE) dans
un rapport publié mardi.
La CRE précise qu'en tenant compte de ces effets positifs du
biogaz, produit à partir d'effluents d'élevage et de résidus
agricoles ou agroalimentaires, sa compétitivité relative par
rapport au gaz naturel serait assurée à un coût de production
compris entre 70 et 100 euros par mégawatt-heure (MWh) en 2030,
contre 90 à 120 euros par MWh aujourd'hui.
Elle s'appuie sur des calculs du cabinet de conseil ENEA
Consulting selon lesquels l'essor du biogaz entraînerait une
réduction d'émissions de gaz à effet de serre, une amélioration
de la balance commerciale de la France ou encore une baisse des
déchets et des pollutions du monde agricole.
Dans l'hypothèse d'un prix du gaz naturel de 30 euros par
MWh en 2030, le surcoût du biogaz pourrait être compensé par une
"monétisation des externalités climatiques, économiques et
agricoles", éventuellement financée par les consommateurs.
Le rapport recommande toutefois que "des recherches
complémentaires" soient menées sur l'évaluation monétaire des
externalités et des bénéfices du gaz "vert".
OBJECTIFS DE RÉDUCTION DE COÛTS DIFFICILES À ATTEINDRE
Dans son projet de programmation pluriannuelle de l'énergie
(PPE), le gouvernement a pour le moment revu à la baisse les
ambitions de la France en matière de biogaz en visant 7% dans la
consommation de gaz du pays en 2030 au lieu de 10% précédemment,
avec 6 térawatts-heure (TWh) injectés dans les réseaux en 2023
contre 8 TWh visés auparavant.
Le rapport du comité de prospective de la CRE juge toutefois
"réaliste un scénario de développement de l'injection de
biométhane à hauteur de 10% de la consommation de gaz en 2030".
Il souligne aussi que les réductions de coûts demandées aux
producteurs de gaz "vert" seront difficiles à atteindre et
préconise de nouvelles discussions pour établir une trajectoire
plus réaliste.
Pour limiter le soutien public au biogaz, l'exécutif a fixé
une cible de coût de production de 67 euros par MWh en 2023 et
de 60 euros en 2028, imposant aux industriels un rythme de
baisse que la plupart jugent intenable.
Le document de la CRE évoque lui aussi un chiffre de 60
euros par MWh "accessible" mais seulement en 2030 et "sous
réserve d'une standardisation des procédés industriels et d'une
certaine massification de la filière".
Il préconise en conséquence de "définir une trajectoire
cohérente et soutenable de développement des volumes et de
réduction des coûts de production dans le cadre du comité
stratégique de filière".
Le ministre de la transition énergétique, François de Rugy,
a pour sa part déclaré mi-juin au quotidien Les Echos que
l'exécutif était en train de finaliser avec les acteurs du
biogaz "une discussion où la filière s'engagera sur une baisse
des coûts et le gouvernement sur une trajectoire d'appels
d'offres".
"On veut atteindre l'objectif de 10% de consommation finale
de gaz d'origine renouvelable en 2030. Avec des objectifs de
baisse de prix, mais réalistes", a-t-il ajouté.
(Benjamin Mallet, édité par Bertrand Boucey)
France-Le coût du biogaz doit intégrer ses effets positifs-rapport
information fournie par Reuters 09/07/2019 à 13:26
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