PARIS, 15 janvier (Reuters) - L'évaluation et le financement du secteur de l'insertion par l'activité économiques (IAE), considéré comme l'un des fleurons de la lutte contre l'exclusion et le chômage, devraient être entièrement revus pour gagner en transparence, estime la Cour des Comptes dans un rapport publié mardi. Les structures de l'IAE placent des personnes très éloignées de l'emploi en situation de travail, leur offrent un accompagnement resserré et leur permettent d'accéder à une formation professionnelle pour qu'elles se réinsèrent dans l'emploi durable. Si la Cour des Comptes porte une appréciation "plutôt positive" sur ce secteur, "comparativement à d'autres dispositifs de la politique de l'emploi", elle juge que "l'évaluation de son efficacité demande à être renforcée", au moment où le gouvernement en fait la promotion. Le gouvernement a annoncé en septembre dans son " Plan pauvreté" qu'il souhaitait que 100.000 personnes bénéficient de contrats d'insertion d'ici la fin du quinquennat en plus des 134.000 déjà comptabilisées en 2017. Ce programme s'inscrit dans un processus global de refonte des dispositifs d'inclusion, marqué par l'élargissement de la "Garantie jeunes", un dispositif d'accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans, et la transformation des contrats aidés en "parcours emploi compétences" plus contraignants pour les employeurs. "Les aides sont aujourd'hui essentiellement attribuées par reconduction et les modalités actuelles de modulation en fonction de la performance n'ont pas fait la preuve de leur efficacité", écrit la Cour des Comptes au sujet de l'IAE. Les indicateurs retenus pour mesurer l'apport du parcours d'insertion sont "peu fiables", ajoute-t-elle. Les taux d'insertion dans l'emploi, qui varient de 26,9% à 46,7% selon les types de structures, apparaissent en deçà des objectifs fixés. Et les résultats entre les dispositifs de la politique de l'emploi sont difficilement comparables faute de méthodologie commune de mesure. Elle ajoute que "le processus d'attribution de cette aide est lourd en gestion et complexe pour les structures d'insertion". Cette gestion doit donc être simplifiée et fluidifiée, et l'accès à la formation facilité, ajoutent les Sages. La coordination des acteurs au niveau territorial devrait également être améliorée. Elle recommande notamment de lancer une étude d'impact portant sur l'évolution de la situation sociale des bénéficiaires, de les observer six mois après leur sortie et durant les trois années suivantes et de permettre le versement des aides en fonction de l'efficacité des structures. "Pour autant, si une refonte de l'allocation des moyens et une amélioration des performances sont nécessaires, ce qui peut conduire à des redéploiements de crédits, il importe d'éviter de déstabiliser des structures souvent fragiles sur le plan économique", dit-elle. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse.)
France-L'insertion par l'activité à réformer, dit la Cour des Comptes
information fournie par Reuters 15/01/2019 à 17:16
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