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France-L'armée de l'air défend sa place dans la stratégie spatiale
information fournie par Reuters 29/11/2018 à 18:15

    * Elle veut investir les "nouveaux champs de conflictualité"
    * Les aviateurs, deux tiers des spécialistes du domaine
spatial
    * Lancement le 18 décembre d'un satellite d'observation
militaire
    * Préserver liberté d'action et capacité de riposte dans
l'espace

    par Sophie Louet
    PARIS, 29 novembre (Reuters) - Le chef d'état-major de
l'armée de l'air a marqué jeudi sa volonté de jouer un rôle de
premier plan dans la future "stratégie spatiale de Défense"
souhaitée par Emmanuel Macron, un enjeu sécuritaire auquel la
France a redonné la priorité face à l'active prééminence des
Américains, Russes et Chinois.
    Avant même la décision de la Maison blanche de doter les
Etats-Unis d'une force armée spatiale, sous réserve de
l'approbation du Congrès d'ici à 2020, la revue stratégique de
défense 2017 alertait contre une militarisation croissante de
l'espace et les dangers d'un accès banalisé à la zone
exo-atmosphérique avec notamment le développement du "New
Space", l'industrie spatiale "low cost".
    "Le domaine spatial est aussi un espace de confrontation où
certains Etats peuvent être tentés d'user de la force pour en
dénier l'accès ou menacer l'intégrité de ses composants."
    La feuille de route fixée en juillet dernier par le chef de
l'Etat en vue d'une stratégie nationale pour 2019 vise à
embrasser "les incroyables potentialités" de l'espace tout en
répondant à "la conflictualité qu'elle suscite".
    Les réflexions ont été lancées et un rapport devait être
remis prochainement à la ministre des Armées, Florence Parly.
    La question de la gouvernance de l'espace y figure en bonne
place et avec elle le rôle de l'armée de l'air, où la déception
a pu sourdre des rangs à la découverte des arbitrages
capacitaires de la loi de programmation militaire 2019-2025.
    "Il nous faut investir les nouveaux champs de
conflictualité, tels que le cyberespace et l'espace
exo-atmosphérique", a déclaré jeudi le général Philippe Lavigne.
    "Nous devons désormais répondre à l'enjeu de la contestation
du domaine spatial. Les aviateurs, qui représentent les deux
tiers des spécialistes de ce milieu au sein des armées, sont
prêts à apporter leur contribution à ce domaine stratégique",
a-t-il souligné lors de la présentation publique à Paris de son
"plan stratégique" pour les années à venir.
    
    "FORCE DE PROPOSITION"
    Un message déjà délivré avec insistance en octobre devant la
commission de la Défense de l'Assemblée, où le chef d'état-major
de l'armée de l'air avait mis en avant "une solide expérience et
une expertise reconnue" dans ce domaine alors que "nous sommes
presque devenus, en volume d'effectifs, la plus petite des
armées". Il avait alors souhaité être "une force de
proposition".
    Si l'état-major des armées entend garder la main au niveau
opérationnel, il juge logique que l'armée de l'air s'ancre au
centre de l'échiquier.
    L'armée de l'air, qui dispose d'un centre opérationnel de
surveillance militaire des objets spatiaux (Cosmos) à Lyon, a
une mission de surveillance de l'espace et d'alerte aux
populations en cas de danger spatial.
    La LPM renforce le Commandement interarmées de l'espace
(CIE), créé en 2010 pour coordonner la stratégie militaire
spatiale.
    Elle renouvelle en outre les équipements en matière de
renseignement spatial, avec la mise en service en 2020 des trois
satellites du programme CERES (capacité de renseignement
électromagnétique spatiale), ou encore MUSIS (système
multinational d'imagerie spatiale pour la surveillance, la
reconnaissance et l'observation) et ses trois satellites CSO
(Composante spatiale optique) dont le premier sera lancé le 18
décembre de Kourou (Guyane).
    Florence Parly s'est portée garante des 3,6 milliards
d'euros prévus pour les investissements et le renouvellement des
satellites.  
    "Si la France prône une utilisation pacifique de l'espace,
celui-ci ne peut plus être considéré comme sanctuarisé, donc il
nous revient d'y préserver notre liberté d'accès et de contrer
les menaces dans le respect de la Charte des Nations unies et du
droit de légitime défense", souligne-t-on de source militaire.
    Les Etats-Unis, qui dépensent entre 12 et 15 milliards de
dollars par an dans le domaine spatial, compteraient quelque 150
satellites militaires dans l'espace, contre une trentaine
respectivement pour la Chine et la Russie.

 (Edité par Yves Clarisse)
 

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