PARIS, 7 mars (Reuters) - La diminution des défaillances d'entreprises devrait encore ralentir cette année en France, selon l'assureur-crédit Coface COFA.PA , qui souligne que la baisse du taux de défaillance ne doit pas occulter une stagnation de la proportion globale d'entreprises en difficulté. Selon des données présentées mercredi, les économistes de Coface s'attendent à voir le nombre de défaillances reculer en 2018 pour la cinquième année d'affilée. Après avoir baissé de 7,3% en 2017, il devrait refluer de 3,6%, à 52.396. Cette tendance baissière devrait cependant s'essouffler au cours des prochains mois, sous l'effet combiné du ralentissement attendu de la croissance économique et d'un surcroît mécanique de défaillances, en contrecoup de la forte croissance des créations d'entreprises observées au cours des trois dernières années. "Entre deux et cinq ans c'est le moment critique" pour une entreprise, qui voit alors ses chances de survie chuter "énormément", a souligné Bruno de Moura Fernandes, économiste de Coface, lors d'une conférence de presse. Donc "toutes ces créations d'entreprises dynamiques de 2015, 2016 et 2017, on va commencer à les retrouver mécaniquement dans davantage de défaillances en 2018 mais aussi 2019 et 2020", a-t-il expliqué en rappelant qu'une entreprise sur deux entre en défaillance au-delà de cinq ans. A fin janvier, le nombre de défaillances sur un an s'inscrivait en recul de 8,3%, à 53.414 cas, soit un plus bas depuis octobre 2008. Si le nombre de défaillances d'entreprises reste supérieur à son niveau d'avant-crise, rapporté au stock total d'entreprises dont le nombre a été accru par le boom des créations des dernières années, "désormais on est à 1,14% de taux de défaillance, ce qui est nettement inférieur à celui de 2007 qui était à 1,35%", a précisé Bruno de Moura Fernandes. Mais "le panorama des entreprises françaises est plus nuancé que ne le montre le simple taux de défaillance", soulignent les économistes de Coface dans leur note. Ils ont ainsi choisi d'inclure dans leurs calculs ce qu'ils appellent des entreprises "zombies", peu rentables et insolvables, qui sont "maintenues artificiellement" en vie par la perfusion de crédits à bas coûts du fait de la politique monétaire accommodante. En combinant le taux de défaillance - en baisse - et le taux d'entreprises "zombies" - en hausse - il apparaît que la proportion totale d'entreprises en difficulté n'a que peu varié au cours des dernières années du fait d'un jeu de vases communicants entre ces deux catégories, pour s'établir à 5,7% fin 2016. "Cette multiplication des 'zombies' qui risquent de faire faillite à tout moment est préjudiciable pour l'économie car cela entrave le processus de destruction créatrice et tire à la baisse la productivité", observe Bruno de Moura Fernandes dans un communiqué. En captant du capital qui aurait pu être alloué de façon plus efficiente, elles pénalisent "in fine la croissance potentielle" de l'économie, a-t-il expliqué aux journalistes. L'étude de Coface: http://bit.ly/2D8ky0H (Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)
France-Coface voit la baisse des défaillances ralentir en 2018
information fournie par Reuters 07/03/2018 à 15:33
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