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Fonds durables : le manque de standards communs déconcerte les investisseurs
information fournie par Newsmanagers 01/12/2023 à 08:15

L’hétérogénéité du secteur des investissements durables affecte encore son développement. C’est le constat que dressent Novethic et l’Ademe dans leur étude sur l’analyse de la transition environnementale des fonds les plus engagés. A ce titre, ils ont évalué un panel de 183 fonds distribués en France, dont 161 fonds classés article 9 au sens de la réglementation Sustainable Financial Disclosure Regulation (SFDR), réunissant près de 100 milliards d’euros d’encours sous gestion.

Manque d’objectifs communs, absence de définitions claires, faible volume d’indicateurs extra financiers… Malgré l’ambition affichée de certains gestionnaires d’actifs, l’étude conclut que l’émergence « d’objectifs durables, lisibles, clairs et harmonisés» à la hauteur d’un «Green Deal» européen reste encore compliquée.

« A force de laisser des marges d’interprétation aux acteurs, puis de préciser leurs attentes de façon à la fois complexe et technique, les régulateurs ont perdu de vue l’objectif initial de cette réglementation : convaincre les épargnants qu’investir dans des fonds durables engagés permet de financer la transition écologique, et encourage les entreprises à la mettre en place» , partage Anne-Catherine Husson-Traore , directrice générale de Novethic.

Trop d’indicateurs, peu de clarté

Ainsi, l’analyse révèle que la terminologie employée pour présenter les fonds durables —?définis comme tels par la règlementation SFDR —?est à la fois trop volumineuse et technique . « Le décalage entre le marketing qui vise à doter les fonds de promesses environnementales, le vocabulaire et les informations techniques fournies dans la documentation fait naître une confusion sur les objectifs poursuivis par les fonds. Cela compromet la capacité des conseillers financiers à présenter une offre claire et lisible aux épargnants sur les caractéristiques environnementales des produits financiers» , détaille l’étude.

De plus, la variété d’indicateurs rend la comparabilité des fonds «quasi impossible» sur le sujet de la transition. Dans le cadre du panel étudié, il existe en moyenne 3,6 indicateurs par fonds sur la transition, qui relèvent souvent du degré d’intention d’engagement des entreprises, sans être couplés à une évaluation sur l’atteinte de ces objectifs.

Toutefois, l’usage de certains indicateurs relatifs à la transition est aujourd’hui répandu chez les gestionnaires, comme l’initiative SBT (Science Based Targets Initiative), qui se concentre sur l’analyse de la réduction des émissions de CO2 des entreprises alignée aux Accords de Paris. Une certification aujourd’hui privilégiée pour évaluer les fonds durables, mais qui ne suffit pas, jugent les auteurs de l'étude. Ces derniers pointent du doigt le manque d’informations sur l’engagement des entreprises concernant la taxonomie ou encore, l’indice Net Zero Company de la coalition d’investisseurs Climate Action 100+.

Une nouvelle méthodologie à venir

D’ici au 24 mars, une méthodologie Assessing Low-Carbon Transition (ACT) développée par l’Ademe sera mise à disposition par l’ONG World Benchmarking Alliance aux banques et aux investisseurs. La notation ACT est un score qui traduit le degré d’alignement de la stratégie de l’entreprise au regard de ses actions passées, présentes et futures, avec des trajectoires sectorielles de décarbonation. Dans son étude, Novethic a ainsi comparé les «notations standards» d’entreprises (SBT, Taxonomie…) avec cette nouvelle grille d’analyse. Quand les objectifs de réduction d'émissions sont atteints par presque toutes les sociétés, seules cinq obtiennent une note ACT supérieure à la moyenne : Iberdrola, NextEra Energy, Enel, SSE et Renault.

« Si l’on retrouve bien dans ces fonds les entreprises engagées en faveur de la transition, les méthodes de sélection sont encore à parfaire pour évaluer la robustesse des plans de transition. Par ailleurs, les pratiques d’engagement actionnarial doivent encore évoluer pour en faire un levier des transformations permettant d’élargir l’univers d’investissement» , commente Mathieu Garnero, directeur de projet à l’Ademe.

Maureen Songne

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