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Fonds d’investissement : un greenwashing encore très présent
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 01/10/2021 à 17:05

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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La chaire de recherche EDHEC-Scientific Beta vient de publier une étude intitulée « Doing good or feeling good ? ». Celle-ci a pour objectif d'identifier les risques de « greenwashing » dans la construction des portefeuilles de gestion passive sur la thématique du climat.

Un titre de conférence qui interroge : à quoi correspond ce 12% ?

Le constat est édifiant : dans la construction de ces portefeuilles, 88% de la pondération des sociétés est déterminée par des critères non liés à des critères de carbone mais à des critères classiques et surtout financiers. L'impact climatique des entreprises ne compte que pour 12% !
Par ailleurs, l'étude montre que :

•    Sur des stratégies ESG plus globales (et non purement climatiques), le climat a un impact encore plus faible dans la construction du portefeuille (7% versus 12% sur des stratégies pur climats),

•    1/3 des titres en portefeuilles voient leurs poids augmenter malgré la détérioration de leur empreinte carbone au fil du temps,

•    L'exclusion de certains secteurs le plus carbonés est un effet d'affichage et n'est pas cohérente avec la volonté d'impacter l'économie réelle.

« Les labels labellisent les mauvaises pratiques et donc le greenwashing »

Noël Amenc, professeur de Finance Associé à l'EDHEC, nous rappelle qu'il existe deux formes de greenwashing :

•    Sur l'engagement :

o    En affirmant faire de l'engagement climatique et ne pas en faire dans les faits. C'est là que le marketing prend toute sa place mais aussi le manque de transparence.

o    En étant complaisant et en se satisfaisant d'un engagement peu convaincant de la part des entreprises : la gestion a tout intérêt, au niveau de la performance financière, à garder la valeur en portefeuille. C'est la méthode la plus répandue.

o    En continuant d'investir dans une société avec laquelle l'engagement n'a pas encore fait ses preuves.  Le signal envoyé au management de l'entreprise est incohérent, la société de gestion n'est plus crédible.

•    Sur la construction de portefeuilles :

o    En affirmant utiliser des données extra-financières (dont des données climatiques) sans s'en servir réellement,

o    En restant proche de l'indice de référence (faible tracking error) pour afficher une performance financière proche de ce dernier mais avec des ratios climatiques légèrement meilleurs.

o    En conservant une approche financière avec pour seule prise en compte de critères ESG l'exclusion de secteurs ayant des scores carbone top élevés (exemple énergie, industrie…)

Le tableau n'est pas si sombre, il y a une réelle volonté ESG de l'industrie de la finance selon Noël Amenc. L'enjeu réside dans la méthode : il n'est incohérent d'affirmer des objectifs ambitieux en matière de changement climatique tout en conservant des indices de référence carbonés. Et les fonds labellisés n'y échappent pas…

Le sujet de l'accompagnement de la transition se pose également quand on sait que des secteurs entiers sont exclus des portefeuilles ESG pour obtenir de bons scores ESG. Mais ces secteurs ont aussi un rôle à jouer dans la transition écologique.
La méthode reste donc à améliorer : « tout changer pour réellement tout changer et non tout changer pour ne rien changer » dixit Noël Amenc !

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