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Finances à la "dérive", action publique "étranglée" : Pierre Moscovici sonne l'alarme malgré le maintien de la note française
information fournie par Boursorama avec Media Services 29/04/2024 à 11:38

Malgré le fort dérapage du déficit public, les agences de notation Fitch et Moody's ont laissé inchangées les notes souveraines qu'elles attribuent à la dette française. "Pas un prétexte pour ne rien faire", lance le premier président de la Cour des comptes.

Pierre Moscovici, le 19 juin 2023, à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Pierre Moscovici, le 19 juin 2023, à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )

"C'est une bonne nouvelle qui ne change rien". Après les décisions attendues de Fitch et Moody's, qui ont maintenu leurs notes attribuées à la qualité de la dette française, le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a relativisé l'effet de ces annonces, appelant à l'action face à des finances publiques à la "dérive"."

"Au fond, c'est un soulagement, parce qu'on n'aime pas prendre une mauvaise note. Mais les problèmes de finances publiques ne changent absolument pas. L'absence de dégradation n'est pas un prétexte pour ne rien faire", a jugé l'ex-ministre de l'Economie, à l'antenne de franceinfo , lundi 29 avril.

"Si un choc intervient, vous n'avez pas de marge de manoeuvre"

Interrogé sur la situation financière du pays, l'ancien ministre socialiste rejette la comparaison "absurde" avec la Grèce, minée par la crise de sa dette publique au tournant des années 2010. "Nous sommes une grande économie, notre dette est soutenable. Il n'y a pas de problème de défaut ou de faillite, mais un gros problème de finances publiques", résume t-il. De ce point de vue, "la crédibilité de la France est entamée, nous sommes en train de dériver au sein de la zone euro. Nous sommes parmi les plus dégradés de la zone euro", prévient-il.

Dans les chiffres, Pierre Moscovici sonne l'alarme face à la montée de la dette publique, "à 112% du PIB", soit "probablement 3.600 milliards d'euros", entre "70 à 80 milliards à rembourser chaque année". "Quand on est dans cette situation, c'est l'action publique qui est étranglée. Quand vous devez rembourser par an 70 à 80 milliards d'euros, vous ne pouvez rien faire ! Si un choc intervient, vous n'avez pas de marge de manoeuvre. Si un investissement est à faire, vous ne pouvez pas le faire", ajoute t-il.

Moscovici partage le scepticisme des agences sur l'objectif de Bercy

Côté ministère, Bruno Le Maire a "pris note" des décisions de Fitch et Moody's, ajoutant que "cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027". "Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques", assure le ministre.

Dette et déficit publics de la France en % du PIB depuis 1990 ( AFP / Bertille LAGORCE )

Dette et déficit publics de la France en % du PIB depuis 1990 ( AFP / Bertille LAGORCE )

Moody's juge cependant "improbable" que le gouvernement atteigne son objectif de réduction du déficit à 2,9% du PIB en 2027, l'agence estimant que la dette pourrait poursuivre sa progression jusqu'à presque 115% du PIB en 2027, alors que le gouvernement pense qu'elle ne dépassera pas 112% à cette date. "Vous observerez que les deux agences de notation, Fitch et Moody's, ont dit qu'elles étaient sceptiques, et pour tout vous dire, je le suis aussi", a commenté sur ce point Pierre Moscovici.

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9 commentaires

  • 29 avril 13:12

    Et pour une fois je lui donne raison! Macron c'est tout dans le verbiage ...et rien dans l'action! La faillite, c'est pas pour demain...c'est aujourd'hui!


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