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Faut-il encore investir sur les marchés émergents ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 28/09/2017 à 07:45

Beaucoup d'investisseurs se demandent s'il est encore temps d'investir sur les marchés émergents après leur fort rebond enregistré depuis le début de l'année. Au sein de ce vaste marché, tous les pays ne se valent pas, expliquent les spécialistes.

Les marchés émergents se portent bien, et même très bien : l'indice MSCI Emerging Markets gagne 28% depuis le début de l'année, à comparer à une hausse de seulement 8% du CAC40 sur la même période, bien que cette comparaison ne tienne pas compte de l'impact significatif des taux de change. Pour le segment des actions émergentes, il s'agit d'un véritable retour en force après plusieurs années de performances décevantes voire même de crises dans certains pays (Russie, Brésil, Chine) entre 2014 et 2016.

Pour Rebecca McVittie, spécialiste actions émergentes chez Fidelity International, la situation s'est clairement assainie. « La croissance s'améliore dans les pays émergents. Le dollar s'est affaibli et les matières premières se sont stabilisées. Tout est positif pour les marchés émergents » résume-t-elle.

Grâce à ce contexte porteur, « les bénéfices des entreprises s'améliorent », ce qui bénéficie naturellement aux marchés actions qui « bénéficient par ailleurs toujours d'une décote par rapport aux marchés développés ». La spécialiste estime pour cette raison que « Les marchés émergents restent toujours une opportunité d'investissement à long terme ».

Davantage ou moins de risques que par le passé ?

Oli Shakir-Khalil, spécialiste dette émergente chez Fidelity International, souligne également que les pays émergents connaissent un équilibrage progressif de leur économie, leur permettant d'être moins cycliques : « Beaucoup de pays émergents ont longtemps été des exportateurs de matières premières mais en Inde de nos jours, l'économie est de plus en plus centrée sur la consommation interne par exemple ». On sait également que le même phénomène est à l'œuvre en Chine.

Pour Oli Shakir-Khalil, la diffusion des risques au sein des pays émergents est également plus faible que par le passé.

« Historiquement, on a vu qu'il suffisait souvent de seulement un ou deux pays émergents en difficultés pour provoquer un krach régional », par exemple en Amérique du Sud ou en Asie du Sud-Est dans les années 1990, rappelle-t-il. « Mais maintenant ce n'est plus le cas, on l'a vu par exemple il y a deux ans avec la crise brésilienne qui ne s'est pas propagée aux autres pays frontaliers. Le seul pays qui peut encore avoir un impact global de ce type, c'est la Chine ».

La Chine, véritable sujet d'attention

Rebecca McVittie confirme : « S'il y a un ralentissement en Chine, cela pourrait impacter les autres pays émergents ». Mais celle-ci « n'envisage pas de hard landing en Chine », c'est-à-dire pas de chute brutale de la croissance. Cette grille de lecture est partagée par Frédéric Rollin, stratégiste chez Pictet AM, qui considère que « Nous devrions encore avoir de belles années devant nous en Chine. Nous n'envisageons pas une bulle de crédit qui se terminerait mal ».

Le dossier chinois reste néanmoins très surveillé. « L'an dernier, la Chine a généré 4000 milliards de dollars de crédit supplémentaire. Cela s'est réduit cette année, et heureusement car le rythme de l'an dernier n'est pas tenable à long terme. Nous restons également préoccupés par la dette immobilière qui est élevée » en Chine, explique Oli Shakir-Khalil de Fidelity.

L'Empire du Milieu est également passé à la loupe par le courtier Aurel BGC, qui note pour sa part que « L'activité pourrait être moins dynamique en Chine dans la deuxième moitié de l'année. Les "bonnes surprises" du premier semestre étaient en partie le produit du soutien apporté par le gouvernement à l'activité. Or, celui-ci semble devenir moins important. De plus, un nombre de plus en plus élevé de collectivités locales mettent en place des mesures destinées à "refroidir" le marché immobilier ».

L'impact de ces mesures s'observe dans la dynamique récente des prix de l'immobilier en Chine. Selon les dernières statistiques officielles publiées par le gouvernement chinois, l'inflation des prix de l'immobilier en Chine serait revenue à 8,3% en août contre 12,5% en début d'année. Une chose est sûre : investir en Chine reste un choix risqué.

Certains pays sont privilégiés par les gérants, d'autres restent à éviter

Parmi les pays émergents, l'un semble trouver régulièrement les faveurs des gérants : l'Inde. Depuis plus d'un an, Pictet AM met en avant son attrait pour ce pays qui bénéficie d'une forte croissance et d'un important potentiel de développement malgré une valorisation déjà assez élevée des actions indiennes : l'indice MSCI India a gagné 19% depuis le début de l'année.

Fidelity International apprécie pour sa part certains pays inattendus comme l'Azerbaïdjan, le Rwanda ou encore le Nigéria, auxquels sont exposés ses fonds de dette émergente. « Nous apprécions d'investir sur des pays qui sont peu suivis et sur lesquels il reste de la valeur à aller chercher » explique Oli Shakir-Khalil.

A contrario, Fidelity ne cache pas sa frilosité vis-à-vis de l'Afrique du Sud où « la croissance est faible et où l'on ne voit pas de valeur à aller chercher », ou encore vis-à-vis de la Russie, trop dépendante des prix de l'énergie. La société de gestion évite également le Mexique, où des élections incertaines auront lieu l'an prochain, l'Indonésie, trop chère, ainsi que l'Egypte, trop instable.

H24 Finance pour Boursorama.

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