Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Faut-il devenir euphorique sur les marchés actions après l’annonce du potentiel vaccin de Pfizer ?
information fournie par TRIBUNE LIBRE 12/11/2020 à 18:30

Tribune libre. Par Alexandre Hezez Stratégiste & Allocataire Groupe Richelieu.


«Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d'un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19» , a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué. «Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin Covid-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir le Covid-19.»

C'est la première analyse intermédiaire de l'essai de phase 3, la dernière avant une demande d'homologation qui était prévue par Pfizer.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 10 essais cliniques de vaccins sont actuellement en phase 3 dans le monde, dontceuxde labiotechaméricaine Moderna, de plusieurs laboratoires étatiques chinois et du britannique AstraZeneca, en collaboration avec l'université d'Oxford. Pfizer et BioNtech sont les premiers à rendre publics des résultats intermédiaires de ces essais. Aucun vaccin n'a encore reçu d'approbation pour une distribution commerciale à grande échelle. Mais les autorités chinoises ont déjà donné leur feu vert à une utilisation d'urgence pour certains de ces vaccins.

Le marché a fortement corrigé à la hausse à l'annonce, du fait des déséquilibres importants au niveau des flux d'actifs. Les valeurs les plus vendues sont en tête du fait des rachats de shorts importants. Cette rotation sectorielle pénalise largement les valeurs «Covid» notamment la technologie et de nombreuses valeurs de santé. Il s'agit principalement de phénomène d'arbitrage plus que de changement au niveau fondamental de ces valeurs. (les comportement des consommateurs seront irrépressiblement changés).

Certaines entreprises qui avaient atteint des valorisations trop importantes (les sociétés de vidéo conférence notamment) pourraient voir leur cours chuter de manière beaucoup plus importante. Cela conforte les convictions de notre dernier point mensuel. Nous écrivions l'importance pour le marché de l'espérance d'un vaccin en 2021, même si nous ne nous attendions pas à une annonce aussi rapide.

Bien évidemment, la deuxième vague de la Covid 19, va avoir un impact sur la croissance économique. Cependant, il nous semble que les circonstances diffèrent largement de la première crise. Les scénarii de confinements nationaux envisagés seront toutefois plus souples que ceux de mars. Au niveau sanitaire, la saturation des hôpitaux est proche mais les mesures de distanciation sociale et surtout les automatismes (masques, gel hydroalcoolique) peuvent permettre une activité économique, même ralentie. De plus, le fait que la Chine ne soit pas touchée par cette seconde vague évite toute pénurie de produits que nous avons connue en début d'année.

De plus, si cette information devait conforter les ingrédients d'une rotation de style vers la Value, l'investissement sur la Value, décrié depuis des années, pourrait être sur le point de faire son retour en force après une longue période de sousperformance.Enpremier lieu, les élections ont pour habitude de favoriser la Value pour les 6 mois suivants. La raison n'est en réalité pas politique puisque cette observation s'est confirmée quel que soit le parti vainqueur aux élections présidentielles. Cela s'explique par l'élan législatif des nouvelles administrations qui adoptent de nombreux projets de lois de dépense pour relancer l'économie. Cette croissance économique a aussi pour effet de produire de l'inflation. Un cocktail de choix pour les valeurs dites Value.

Le pétrole devrait passer durablement audessus des 40 USD du fait d'une hausse de la demande potentielle.

L'impact sur les taux d'intérêt à long terme devrait être fort mais pour l'instant la baisse des spreads de crédits est induite par la baisse des probabilités de défaut et cela devrait perdurer. Nous conservons unevue négative sur les taux d'état et une vuepositivesurlecréditHighYield.

Faut-il devenir euphorique sur le marché actions après cette annonce ?

Rien n'est moins sûr pour de nombreuses raisons :

1. Le mouvement est typique des rachats de shorts

2. Les conséquences d'une hausse trop rapide des taux d'intérêt pourrait avoir un impact négatif sur les valeurs de croissance à duration longue. Il est à noter que la hausse des taux réels qui s'en suivra aura un impact négatif sur certains actifs comme l'or.

3. Pfizer a déclaré que les stocks existants ne sont que de quelques centaines de milliers de doses. Qu'ils seraient en capacité d'en produire 50 millions en 2020 et 1.3 milliards en 2021 (le vaccin de PFE/BNTX demande 2 injections du même laboratoire)

4. C'est évidemment une bonne nouvelle mais dans les semaines à venir les nouvelles sanitaires risquent d'être très négatives au vu de nombreux rassemblements post élection présidentielle aux US. Après l'Europe, les cas COVID aux US explosent déjà depuis 1 semaine avec 10M de cas recensés. Le taux de mortalité aaugmenté de +23% approchant les 1000 morts par jours (le plus haut depuis aout) et les hospitalisations ont augmenté de +16%. Le taux de positivité a augmenté de +8.4% à 8.1% vs 7.8% au peak en Juillet. Le taux d'hospitalisation a augmenté de +16.2% à 53.084/jour. Le vaccin devient une nécessité.

Au-delà des considérations de marché, la question qu'il faut se poser est plutôt celle de l'attitude des banques centrales et plus précisément de la Fed. Si la réaction s'avère trop importante, les attentes en terme de liquidité et de stimulus monétaire pourraient être mises à rude épreuve. Preuve en est qu'une partie de la hausse des marchés actions depuis mars est due en grande partie à la hausse du bilan de la FED et des autres banques centrales.

Elles resteront sans aucun doute un support sans faille à l'économie, mais, maintenant qu'une solution sanitaire voit le jour de manière moins hypothétique, elles ne prendront pas forcément de décisions aussi radicales en termes d'évolution du cadre de la politique monétaire que certains l'espéraient. Le risque de bulle d'actifs pourrait mettre à mal toute la crédibilité de l'action des banques centrales. Pour l'instant,elles ont tenu leur rôle, mais elles ne peuvent pas tout, voire même, elles pourront moins. Nous serons attentifs aux prochaines interventions.

2 commentaires

  • 12 novembre 16:38

    oui il FAUT c'est obligatoire sinon amende


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.