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Réponses monétaires et budgétaires au coronavirus dans le monde
information fournie par Reuters 12/03/2020 à 10:24

(Actualisé avec les dernières mesures aux Etats-Unis, précisions sur la France et la Grande-Bretagne, ajout de l'Australie)

LONDRES, 12 mars (Reuters) - Les responsables politiques et les banques centrales à travers le monde ont pris une série d'initiatives pour tenter de limiter l'impact économique de l'épidémie de coronavirus, qui vont de baisses de taux d'intérêt décidées en urgence à des plans de soutien budgétaire en passant par des promesses d'intervention dans le cadre d'approches plus attentistes face à l'évolution de cette crise sanitaire.

Voici les réponses des principales économies de la planète face à la propagation du virus, qui a fait plus de 4.000 morts depuis son apparition en décembre en Chine.

ETATS-UNIS

Le président Donald Trump a demandé mercredi au département du Trésor américain de reporter le paiement des impôts sans intérêt ni pénalité pour certains individus et entreprises touchés par la crise du coronavirus, affirmant que cela permettrait de fournir plus de 200 milliards de dollars de liquidités supplémentaires à l'économie.

Le président américain a également déclaré qu'il ordonnait à la Small Business Administration de fournir des capitaux et des liquidités aux entreprises touchées par le coronavirus en accordant des prêts à faible taux d'intérêt aux petites entreprises des États et territoires touchés.

Plus tôt, Donald Trump a promulgué un plan de dépenses d'urgence de 8,3 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros) pour aider les autorités fédérales et locales aux Etats-Unis à lutter contre le virus et à développer notamment un vaccin.

La Réserve fédérale américaine a abaissé le 3 mars de 50 points de base, à 1%-1,25%, sa fourchette d'objectif de taux des "fed funds". C'est la première fois depuis 2008, soit au coeur de la crise financière, que la Fed baisse son principal taux directeur entre deux réunions de politique monétaire, la prochaine étant prévue les 17 et 18 mars.

CHINE

La Chine a débloqué le 5 mars 110,48 milliards de yuans (14,3 milliards d'euros) pour financer la lutte contre l'épidémie.

Pékin a augmenté son soutien financier aux régions touchées par le coronavirus et la banque centrale chinoise a abaissé plusieurs de ses taux directeurs, y compris son taux préférentiel de prêt. Les autorités chinoises ont aussi exhorté les banques à assouplir leurs conditions de crédit et les modalités de remboursement pour les entreprises exposées aux conséquences économiques de l'épidémie.

JAPON

Le Japon a dévoilé un deuxième ensemble de mesures budgétaires représentant des dépenses d'environ 4 milliards de dollars, qui seront orientées vers le soutien aux petites et moyennes entreprises.

Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, s'est engagé à injecter plus de liquidités sur les marchés et à intensifier les achats d'actifs.

La banque centrale japonaise pourrait également adopter une série de mesures pour faire en sorte que les entreprises pénalisées par l'épidémie ne soient pas confrontées à un assèchement de liquidités avant la fin de leur exercice fiscal, clos en mars, selon des sources proches de la BoJ.

BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE

La BCE, dont la prochaine réunion de politique monétaire est prévue ce jeudi, n'a pas encore abaissé ses taux. Ses responsables ont toutefois participé le 3 mars à une réunion téléphonique non prévue, mais plutôt pour discuter d'adaptations d'ordre pratique à l'épidémie de coronavirus, telles que l'annulation éventuelle d'événements ou la gestion du personnel, ont dit des sources.

Selon Bloomberg, sa présidente, Christine Lagarde, a déclaré mardi aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE que la BCE étudiait tous les outils à sa disposition et particulièrement ceux permettant d'assurer des financements "très bon marché". Elle a ajouté que des mesures de politique monétaire ne pouvaient être efficaces qu'avec la contribution des gouvernements.

La BCE a également demandé aux banques de la zone euro d'examiner leurs plans de secours et les mesures qu'elles peuvent adopter pour atténuer l'éventuel impact de l'épidémie sur leurs activités, selon une note consultée par Reuters.

L'UNION EUROPÉENNE

Les dirigeants des pays de l'UE ne sont pas encore parvenus à s'entendre sur des mesures radicales face au coronavirus.

Lors d'un sommet extraordinaire en visioconférence mardi soir, ils sont convenus d'utiliser "tous les instruments nécessaires" et de faire preuve de souplesse en matière de déficit budgétaire et d'aides d'Etat.

La Commission européenne va créer un fonds doté de 25 milliards d'euros, mais à partir de ressources existantes.

FRANCE

Emmanuel Macron, qui s'exprimera ce jeudi soir sur la crise du coronavirus, a déclaré mardi qu'il y aurait "des réponses nationales que nous prendrons (...) pour accompagner tous les secteurs qui sont touchés sur le plan économique en particulier les petites et moyennes entreprises".

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a décrété l'état d'urgence économique face au coronavirus, a proposé plusieurs mesures d'accompagnement aux entreprises, allant de la suspension du paiement de certains impôts et cotisations à la garantie par Bpifrance des crédits de trésorerie des PME en difficulté.

Le gouvernement a aussi autorisé les entreprises à déclarer des cas de force majeure si elles ne peuvent honorer un contrat passé avec une administration publique et il demande aux grandes entreprises de faire preuve de la même indulgence avec leurs fournisseurs et prestataires.

ALLEMAGNE

La coalition au pouvoir à Berlin s'est entendue pour augmenter les investissements publics de 12,4 milliards d'euros d'ici 2024 et pour faciliter les demandes d'aides des entreprises en faveur de leurs salariés contraints au chômage technique, complet ou partiel.

Le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel est cependant divisé sur l'opportunité de lancer dès maintenant un grand plan de soutien budgétaire face à l'épidémie. Les experts estiment que Berlin dispose d'une marge de manoeuvre budgétaire d'au moins 17 milliards d'euros. Certains pensent même qu'un plan de soutien de 50 milliards est envisageable sans remettre en cause le principe de l'absence de toute nouvelle dette.

GRANDE-BRETAGNE

La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé mercredi 11 mars une baisse de son taux directeur, une mesure inédite depuis près de trois ans et demi. Elle a aussi assoupli les conditions de solvabilité imposée aux banques et a lancé un nouveau dispositif de financement des petites entreprises.

Le ministre des Finances, Rishi Sunak, a pour sa part complété ce volet monétaire par l'annonce d'un plan de relance économique de 30 milliards de livres (33,5 milliards d'euros) lors de la présentation du premier budget britannique post-Brexit.

ITALIE

Alors que l'Italie est le pays d'Europe le plus fortement touché par l'épidémie et que son économie est menacée de récession, le gouvernement de Giuseppe Conte a annoncé mercredi 11 mars qu'il allait débloquer en urgence 25 milliards d'euros pour soutenir l'activité nationale.

Il va en outre demander une rallonge de 20 milliards d'euros des dépenses publiques programmées pour 2020 et a jugé prématuré d'avancer une nouvelle estimation du déficit budgétaire de l'Italie pour cette année.

Le gouvernement italien avait précédemment relevé sa prévision de déficit public à 2,5% du PIB cette année contre 2,2% auparavant.

SUÈDE

Le gouvernement suédois a présenté mercredi 11 mars un collectif budgétaire estimé à 3 milliards de couronnes (280 millions d'euros), qui permettra de verser des aides supplémentaires aux collectivités locales, d'assouplir les règles en matière de congé maladie pour les employés et, côté employeurs, de reporter le prélèvement des cotisations sociales.

L'entrée en vigueur du dispositif permettant aux entreprises de réduire le temps de travail hebdomadaire en cas de circonstances exceptionnelles est en outre avancée de trois mois au 1er mai.

Le gouvernement avait déjà promis 5 milliards de couronnes supplémentaires aux collectivités locales et la ministre des Finances, Magdalena Andersson, a déclaré mercredi qu'il pourrait encore accentuer son effort financier si nécessaire.

INDE

La banque centrale indienne (RBI) prévoit d'injecter de nouvelles liquidités dans le système financier via de nouvelles opérations de refinancement à long terme (LTRO), ont dit des responsables gouvernementaux à Reuters.

Un responsable a déclaré que la RBI pourrait injecter jusqu'à 1.000 milliards de roupies (12 milliards d'euros) lors de cette initiative qui devrait être lancée dès début avril.

Le gouvernement presse de son côté les banques publiques à accorder de nouveaux crédit pour un montant total de 500 à 600 millions de roupies d'ici fin mars, a-t-on appris de sources gouvernementales.

CANADA

La Banque du Canada a abaissé son principal taux directeur de 1,75% à 1,25%. Il faut remonter à la crise financière, en 2009, pour voir une telle baisse de 50 points de base de la part de la banque centrale canadienne.

Au niveau gouvernemental, le Premier ministre Justin Trudeau a annoncé la création d'un fonds d'un milliard de dollars canadiens pour aider les provinces du pays à combattre l'épidémie. Ce montant servira notamment à l'achat de masques de protection et au financement de la recherche d'un vaccin.

Le gouvernement, qui est prêt à mobiliser davantage d'argent si nécessaire, va aussi faciliter les demandes d'indemnisation des travailleurs malades.

CORÉE DU SUD

Le gouvernement sud-coréen a annoncé un plan budgétaire de 11.700 milliards de wons (8,63 milliards d'euros) destiné notamment au système de santé et à l'enfance. Un total de 10.300 milliards de wons d'obligations souveraines seront en outre émis cette année pour financer ce plan.

Séoul a aussi durci les règles sur les ventes à découvert, sur les marchés financiers, pour une durée de trois mois.

AUSTRALIE

Le gouvernement australien a annoncé qu'il injecterait 17,6 milliards de dollars australiens (10,1 milliards d'euros) dans l'économie pour tenter d'enrayer l'épidémie de coronavirus, son premier plan de soutien depuis la crise financière de 2008.

Ce plan bénéficiera notamment à quelque 120.000 apprentis et 25.000 dollars australiens seront réservés aux petites entreprises.

(Rédaction de Reuters, édité par Henri-Pierre André et Bertrand Boucey)

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