par Nidal al-Mughrabi et Dedi Hayoun GAZA/ASHDOD, Israël, 6 mai (Reuters) - Les habitants de la bande de Gaza ont entamé lundi les préparatifs du ramadan dans une atmosphère de deuil, après deux jours et deux nuits de bombardements intenses entre forces israéliennes et groupes armés palestiniens. De l'autre côté de la frontière, dans les villages du sud d'Israël, la colère dominait au terme de cette escalade meurtrière qui a coûté la vie à 27 Palestiniens et quatre Israéliens. Le calme est revenu à l'aube lundi dans la région, une trêve informelle ayant été conclue entre les deux camps. A Gaza, les proches des 21 Palestiniens tués dans la seule journée de dimanche - parmi lesquels 12 civils - se sont présentés dans la matinée à l'hôpital de Chifa, le plus grand de la ville, afin de récupérer les corps pour procéder à leur inhumation. Des ouvriers s'affairaient à remettre en état les lignes électriques et téléphoniques détruites lors des dizaines de raids menés par Israël au cours du week-end. D'après l'armée israélienne, près de 700 roquettes ont été tirées en direction d'Israël, qui a frappé 350 cibles en représailles. Des immeubles entiers de Gaza ont été rasés, couvrant le sol de gravats. Au total, selon les autorités du Logement dans l'enclave, 600 logements ont été détruits ou endommagés par les raids. Le quartier de Cheikh Zayed était encore sous le choc au lendemain d'une frappe aérienne israélienne qui a tué six personnes. Quatre appartements ont été dévastés. "De ma vie, je n'avais jamais vu d'images plus horribles. J'ai vu des corps démembrés et calcinés", a déclaré Ziyad Hammach, qui vit dans un immeuble en face. "ISRAËL DOIT TAPER FORT" Dans le sud d'Israël, la peur provoquée par les sirènes d'alerte et les tirs incessants de roquettes a laissé lundi la place à la colère. "Dans un mois ou deux, ça va recommencer. Nous n'avons rien obtenu. Je pense qu'Israël doit taper très très fort pour qu'ils comprennent la leçon", a déclaré Haim Cohen, un électricien à la retraite de 69 ans habitant la ville d'Ashdod, à une vingtaine de km au nord de la bande de Gaza. Derrière lui, des employés nettoyaient les débris de verre devant une maison touchée la veille par une roquette, où un homme a péri en tentant de se mettre à couvert. Israël n'a pas formellement confirmé l'existence d'une trêve avec le Hamas et son allié le Djihad islamique, que l'Etat hébreu considère comme des organisations terroristes. L'entourage du Premier ministre Benjamin Netanyahu évoque plus largement des mesures réciproques de retour au calme. A Ein Hashlosha, un village agricole à moins de 3 km du territoire palestinien, Meirav Kohan, 46 ans, s'est dite choquée par cette trêve. "C'est une guerre d'usure et le gouvernement ne cherche pas une solution à long terme pour nous apporter la paix. On est juste des pions dans un jeu", a-t-elle déclaré. Dans le kibboutz de Nir-Am, qui borde la frontière nord avec Gaza, Ofer Liberman a souhaité que le gouvernement israélien fasse "suffisamment peur au Hamas pour qu'il cesse de tirer des roquettes" sur Israël. A Gaza, lors des funérailles d'un proche tué ce week-end, Adel Mohammad-Ali; 55 ans, faisait part de son pessimisme quant à l'évolution de la situation. "Cet épisode est terminé mais j'ai bien peur que cela se produise à nouveau. Nous espérons un jour où il ne se passera plus rien de ce genre." (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
Deuil à Gaza, colère en Israël après un week-end meurtrier
information fournie par Reuters 06/05/2019 à 15:37
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