TOKYO, 7 janvier (Reuters) - Carlos Ghosn donnera mercredi une conférence de presse très attendue, la première depuis son arrestation au Japon en novembre 2018, durant laquelle il pourrait lever un coin de voile sur les circonstances de sa fuite vers le Liban et sur le "complot" à l'origine, selon lui, de sa disgrâce soudaine. L'ancien président de Renault RENA.PA et de Nissan 7201.T , passé en quelques mois du statut de patron à l'aura mondiale à celui de fugitif international, s'est réjoui la semaine dernière, dans la foulée de son arrivée à Beyrouth, de pouvoir "enfin communiquer librement avec les médias". Accusé de malversations par la justice japonaise, le patron déchu n'a eu de cesse de clamer son innocence et se présente comme la victime d'une machination ourdie, selon lui, par des dirigeants de Nissan décidés à faire échec à son projet de renforcement de l'alliance des deux constructeurs. La conférence de presse, organisée à Beyrouth, est prévue à 13h00 GMT (15h00 à Beyrouth, 14h00 à Paris). CE QUE CARLOS GHOSN POURRAIT DIRE L'ex-patron de l'alliance Renault-Nissan aura l'occasion d'en dire plus sur ses accusations visant de hauts cadres de Nissan qui auraient, selon lui, précipité sa chute avec la complicité du gouvernement japonais pour faire capoter une fusion des deux groupes automobiles. Dans une vidéo publiée en avril, il s'était dit la cible "d'un coup de poignard dans le dos", qui lui aurait été infligé par "une poignée de dirigeants" agissant "pour leur propre intérêt et par des craintes égoïstes". Pour des raisons juridiques, les avocats de Carlos Ghosn avaient alors expurgé la vidéo du nom des personnes mises en cause. La chaîne américaine Fox Business dit avoir été en contact avec l'ex-président de la marque au losange, lequel aurait promis de donner des noms lors de sa conférence de presse. QUES SONT LES AUTRES EX-CADRES DE NISSAN MIS EN CAUSE Les accusations de malversations, mises au jour par une enquête interne de Nissan, ne visent pas seulement Carlos Ghosn mais également d'autres anciens cadres du groupe, comme l'ancien directeur général Hiroto Saikawa, poussé à la démission en septembre dernier. Celui-ci a admis un trop-perçu dans ses rémunérations, qu'il a expliqué par un mécanisme remontant à l'ère Ghosn. L'affaire a éclaboussé un autre ex-responsable, Hari Nada, qui a contribué à l'éviction du patron franco-brésilo-libanais avant d'être lui-même visé par des soupçons de malversations - même si le constructeur n'a trouvé aucune preuve - et d'être rétrogradé dans la hiérarchie de Nissan. COMMENT SE PASSE L'APRÈS-GHOSN CHEZ NISSAN Le constructeur a éprouvé de graves difficultés l'an dernier comme en témoigne le plongeon de 70% de son profit sur la période juillet-septembre et la réduction de 35% de sa prévision de bénéfice d'exploitation annuel à 150 milliards de yens, ce qui serait son plus mauvais résultat en 11 ans. Le titre a perdu 22% en 2018 puis 27% l'an dernier, le pire bilan de Nissan en Bourse depuis plus de dix ans. Le groupe japonais a tourné le dos à la stratégie expansionniste des années Ghosn mais plusieurs événements sont venus perturber la mise en oeuvre de cette nouvelle politique, notamment le départ de Hiroto Saikawa et plus récemment celui de Jun Seki, un haut dirigeant qui avait pour mission de mener à bien le plan de relance. (David Dolan et Tim Kelly, version française Simon Carraud)
Ce qu'on peut attendre de la conférence de presse de Ghosn
information fournie par Reuters 07/01/2020 à 12:45
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