par Nailia Bagirova
BAKOU, 10 décembre (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui assistait jeudi en Azerbaïdjan à un défilé militaire marquant la victoire contre les séparatistes arméniens dans le Haut-Karabakh, a appelé à un changement de dirigeants en Arménie.
Le dirigeant turc, qui a soutenu diplomatiquement et militairement Bakou dans le conflit, a ajouté qu'il pourrait rouvrir la frontière avec l'Arménie si Erevan prenait des mesures favorables à la paix dans la région.
Il a notamment invité le gouvernement arménien à s'impliquer dans son projet de "plateforme régionale" avec l'Azerbaïdjan, la Turquie, la Russie, l'Iran et la Géorgie.
S'exprimant au côté du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, le dirigeant turc a déclaré qu'il n'avait rien contre le peuple arménien, mais a apporté un soutien indirect aux manifestants qui réclament la démission du Premier ministre arménien Nikol Pachinian.
"Nous souhaitons au peuple arménien qu'il se débarrasse du fardeau de ses dirigeants qui tentent de le réconforter avec les mensonges du passé et l'enferme dans la pauvreté", a-t-il dit. "Si le peuple arménien tire les leçons ce qui s'est passé au Karabakh, ce sera le début d'une nouvelle ère."
Erdogan avait déjà appelé à une alternance politique en Arménie le 27 septembre dernier, jour du déclenchement du conflit qui a opposé six semaines durant les forces azerbaïdjanaises aux séparatistes arméniens du Haut-Karabakh.
Il a également estimé que les forces arméniennes devraient être tenues responsables des crimes de guerre selon lui commis pendant le conflit ainsi que de la destruction de villages, de communes et de mosquées. Des accusations démenties par les Arméniens.
Les affrontements, résurgence d'un conflit issu de l'effondrement de l'Union soviétique, se sont achevés par un accord de cessation des combats conclu sous l'égide de la Russie le 9 novembre. Figeant les avancées territoriales des forces azerbaïdjanaises, il a suscité la colère d'une partie de la population arménienne qui dénonce régulièrement dans la rue une "capitulation" du gouvernement Pachinian et réclame sa démission.
Signe de la force du soutien turc à Bakou, près de 3.000 soldats turcs ont participé jeudi au défilé militaire, ainsi que des hélicoptères ornés des drapeaux des deux pays.
(avec Tuvan Gumrukcu à Ankara version française Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)
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