par Andrew Cawthorne et Diego Oré CARACAS, 20 juillet (Reuters) - Les adversaires du président Nicolas Maduro entament ce jeudi une grève nationale pour exiger l'organisation d'une élection présidentielle et l'abandon du projet d'instauration d'une assemblée nationale constituante. L'opposition espère que l'ensemble des entreprises resteront portes closes, que les transports s'arrêteront et que le pays sera bloqué, quelques jours après l'organisation d'un référendum informel. Après trois mois et demi de manifestations quasi quotidiennes, certaines violememnt réprimées par les forces de l'ordre, la coalition Unité démocratique a annoncé dimanche une "heure H" pour marquer le début d'une nouvelle vague de protestation. Syndicats d'étudiants et groupes de transports ont assuré qu'ils répondraient à l'appel à la grève et de nombreuses petites entreprises se sont engagées à ne pas fonctionner. "Il ne fait pour moi aucun doute que les Vénézuéliens vont paralyser la nation en signe de contestation", a affirmé Juan Requesens, parlementaire de l'opposition. La grève doit durer 24 heures à partir de 6 heures du matin (11h00 GMT). "La dictature veut nous imposer une assemblée constituante illégale par la force pour se maintenir au pouvoir", a-t-il ajouté, évoquant le projet de référendum gouvernemental portant sur l'instauration d'une assemblée dotée de prérogatives élargies, capable de réécrire la constitution. Le président Maduro, dont le mandat prend fin début 2019, juge le référendum organisé dimanche sans valeur et propose pour sa part aux 30 millions de Vénézuéliens la création d'une assemblée constituante dont l'élection est prévue le 30 juillet. Dans les entreprises publiques, notamment au sein du groupe pétrolier PDVSA, ordre a été donné aux près de 3 millions de salariés d'ignorer l'appel à la grève. Un appel à la grève similaire lancé l'année dernière n'avait globalement pas été suivi. Le gouvernement avait alors promis de nationaliser toutes les entreprises qui ne fonctionneraient pas. La crise qui secoue le Venezuela a fait 95 morts depuis avril, et plusieurs milliers de blessés. Le dernier décès est survenu dimanche à Caracas. La crise politique et les violences qui touchent le Venezuela ont en toile de fond un marasme économique qui dure depuis des années, avec inflation galopante et pénurie de biens de première nécessité. Le président Maduro, que l'opposition juge incompétent et autocratique, accuse les Etats-Unis de soutenir ses opposants dans l'objectif de contrôler les richesses pétrolières du pays. Mardi, Donald Trump a menacé le Venezuela de "mesures économiques fortes et rapides" s'il menait à bien son projet d'assemblée constituante. (Avec Franciso Aguilar à Barinas, Nicolas Delame pour le service français)
En grève, l'opposition espère bloquer le Venezuela
information fournie par Reuters 20/07/2017 à 07:35
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