Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

En Europe, la déprime des banquiers confrontés à moins d'emplois et moins de bonus
information fournie par Reuters 01/12/2023 à 11:14

        * 
      L'activité de M&A est au point mort
    

        * 
      Les perspectives de reprise sont incertaines
    

        * 
      Déception programmée sur les bonus
    

        * 
      D'importantes suppressions d'emplois attendues
    

  
    par Sinead Cruise, Iain Withers et Lawrence White
       LONDRES, 1er décembre - Entre la dégradation de la
conjoncture économique mondiale et les incertitudes
géopolitiques, le moral est au plus bas pour les banquiers en
Europe, de la City de Londres au centre financier "Mainhattan"
de Francfort. 
    Les opérations de fusions-acquisitions (M&A) sont au point
mort depuis plusieurs mois, mettant en difficultés les banques
d'investissement, et la situation ne devrait guère s'améliorer
pour l'année à venir. 
    Les dirigeants financiers, consultants et chasseurs de têtes
interrogés par Reuters prévoient un flux de transactions modéré,
des bonus généralement modestes et d'importantes suppressions
d'emplois en 2024.
    "2023 sera l'une des années de plus faibles commissions pour
la finance d'entreprises de l'histoire moderne", prévient
Fabrizio Campelli, responsable la banque de financement et
d'investissement chez Deutsche Bank.
    Selon des données de Dealogic, les opérations de M&A dans le
monde ont atteint 2.669 milliards de dollars (2.448 milliards
d'euros) jusqu'à présent cette année, le montant le plus faible
depuis 2005. 
    Mais ce n'est pas seulement la banque d'investissement qui
souffre. Les établissement bancaires dans leur ensemble sont aux
prises avec des réglementations plus strictes, notamment en
matière d'exigences de fonds propres avec le lancement attendu à
partir de 2025 du dernier volet de l'accord "Bâle 3". 
    Certes, les revenus issus des prêts ont bondi avec la hausse
des taux d'intérêt des grandes banques centrales mais les marges
bancaires sont désormais sous pression alors que le cycle de
resserrement monétaire touche à sa fin et que la concurrence
s'intensifie pour attirer les dépôts des clients.
    "Dans l'ensemble, les perspectives pour les prochaines
années pour les banques reposent sur des revenus stables", note
Ronan O'Kelly, associé et responsable des services bancaires aux
entreprises et aux institutions pour l'Europe au sein du cabinet
de conseils Oliver Wyman.
     
    SUPPRESSIONS D'EMPLOIS
    Face au ralentissement économique, de nombreuses banques ont
dû procéder à des réductions de coûts, ce qui, dans un secteur à
forte intensité de capital humain, se traduit inévitablement par
des suppressions d'emplois. 
    "La réduction des coûts est le principal levier que les
banques peuvent utiliser pour porter les rendements là où ils
devraient être", souligne Ronan O'Kelly.
    Des sources ont indiqué à Reuters que Barclays  BARC.L 
prévoyait un plan d'économies menaçant jusqu'à 2.000 emplois. Sa
rivale Lloyds  LLOY.L  pourrait supprimer 2.500 emplois, d'après
une autre source. D'importantes réductions d'effectifs sont
aussi attendues chez UBS  UBSG.S  et Citi  C.N  dans le cadre
d'une vaste réorganisation des deux banques. 
    La faible activité pour les opérations de M&A signifie par
ailleurs que les bonus des banquiers pour cette année devraient
être limités, même si certains établissements pourraient se
montrer plus généreux pour retenir les talents.
    "Dans des périodes relativement calmes comme celles-ci, il
est toujours important d'avoir les meilleures personnes qui
soient prêtes à affronter la reprise du marché", relève Vis
Raghavan, directeur de la région EMEA et co-responsable de la
banque d'investissement mondial chez JP Morgan  JPM.N .
    
    INCERTITUDES ET VOLATILITÉ
    Avec les conflits en cours en Ukraine et au Proche-Orient,
les entreprises devraient rester prudentes l'an prochain, et
limiter leurs investissements comme leurs refinancements. 
    Et les élections attendues dans les prochains mois aux
États-Unis, en Inde et au Royaume-Uni risquent d'aggraver
l'inertie, pesant sur les perspectives de reprise de l'activité
de M&A. 
    Toutefois si l'incertitude freine l'activité, elle peut dans
une certaine mesure augmenter la volatilité des marchés
financiers, et dynamiser les revenus issus du trading. Un coup
de pouce qui serait bienvenu pour les banques en 2024. 
    "Le marché est au ralenti mais il n'est pas sans promesse.
C'est comme un ressort que l'on pousse vers le bas (...) quand
il remonte, il a tendance à le faire avec beaucoup d'énergie",
souligne Fabrizio Campelli chez Deutsche Bank.
    

 (Avec la contribution d'Anousha Sakoui et Carolyn Cohn à
Londres, Jesus Aguado à Madrid; Blandine Hénault pour la version
française, édité par Kate Entringer)

Valeurs associées

4,84 EUR Sibe +1,02%
290,10 GBX LSE +0,26%
80,00 USD NYSE +1,89%
18,69 EUR XETRA +0,92%
626,03 USD NYSE +2,13%
259,40 USD NYSE +2,00%
58,70 GBX LSE +0,27%
91,75 GBX LSE +0,49%
31,40 CHF Swiss EBS Stocks +0,87%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.