( AFP / ERIC PIERMONT )
Le groupe français de luxe Kering continue sa descente, avec des ventes au troisième trimestre en recul de 15% sur un an, plombées par Gucci, et estime désormais que son résultat opérationnel courant en 2024 "pourrait être de l'ordre de 2,5 milliards d'euros", soit quasiment deux fois moins que celui de 2023.
Le groupe invoque "des incertitudes élevées pesant sur l'évolution de la demande des consommateurs du luxe au cours des prochains mois" et un "ralentissement plus marqué qu'attendu constaté au cours du troisième trimestre", selon un communiqué publié mercredi.
Le résultat opérationnel en 2023 était de 4,7 milliards d'euros, déjà en baisse par rapport aux 5,589 milliards d'euros de 2022.
"Notre priorité absolue est de créer les conditions d'un retour à une croissance saine et durable, tout en renforçant encore la maîtrise de nos coûts et la sélectivité de nos investissements", déclare le PDG François-Henri Pinault cité dans le communiqué.
Les ventes de Gucci, la marque-phare du groupe, chutent de 26% à 1,64 milliard d'euros. La marque italienne, qui représente près de 50% des ventes de Kering et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle, est "particulièrement" affectée "par les conditions de marché, notamment en Asie Pacifique", selon le communiqué.
En difficulté depuis fin 2022, Gucci est en pleine restructuration. Début octobre, Kering a nommé un nouveau directeur général pour cette marque, Stefano Cantino, qui succédera au 1er janvier à Jean-François Palus. Ce proche de François-Henri Pinault avait été nommé en juillet 2023 de manière transitoire à la tête de Gucci pour reprendre en main la griffe et la mettre sur la voie du redressement.
Quant aux collections de Sabato de Sarno, nommé en janvier 2023, "le tournant esthétique a été bien pris", a déclaré à des journalistes la directrice financière Armelle Poulou et "la nouvelle offre est très bien accueillie dans notre base de clients existants".
"Le défi pour nous aujourd'hui est de continuer à intensifier le recrutement de nouveaux clients et cela est aussi lié au contexte économique et à la baisse du trafic" dans les magasins, a-t-elle ajouté.
Le chiffre d'affaires d'Yves Saint Laurent est en baisse de 13% à 670 millions d'euros et celui de la division "autres maisons", qui comprend Balenciaga, de 15% à 686 millions d'euros.
Les ventes de la très chic marque Bottega Veneta progressent, elles, de 4% et atteignent 397 millions d'euros, "portées par une hausse à deux chiffres en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest".
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