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En 2018, la surprise pourrait venir de l’inflation
information fournie par Boursorama 04/12/2017 à 08:43

Selon Lombard Odier, en 2017, la surprise est venue de la croissance qui a surpris par sa vigueur et son unicité. En 2018,  la surprise pourrait venir du réveil de l’inflation. (Copyright AdobeStock)

Selon Lombard Odier, en 2017, la surprise est venue de la croissance qui a surpris par sa vigueur et son unicité. En 2018, la surprise pourrait venir du réveil de l’inflation. (Copyright AdobeStock)

En 2017 les performances des marchés ont été bonnes et la volatilité particulièrement faible. Mais après des hausses à deux chiffres sur les marchés actions, les valorisations commencent à être élevées. 2018 sera -t-elle l’année de la rupture ou de la continuité ? Le cycle d’expansion économique touche-t-il à sa fin ou resterons-nous dans une phase stationnaire ? Eléments de réponse de Samy Chaar, Chef Economiste chez Lombard Odier.

Une reprise synchronisée

2017 a été marqué par une croissance stable, une inflation qui remonte doucement la pente et des conditions financières qui se normalisent dans un contexte de poursuite de la croissance de bénéfices. Mais ce qui distingue la reprise économique de 2017 des autres années, c’est sa synchronicité. « La croissance n’est pas particulièrement élevée, mais elle est partout. Pour la première fois depuis 10 ans, 100% des pays suivis par l’OCDE seront en croissance cette année » souligne Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier. Pour lui, « la surprise de 2017 est venue de la croissance qui a surpris par sa vigueur et son unicité. En 2018, « la surprise pourrait venir du réveil de l’inflation ».

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Une remontée de l’inflation plus forte que prévu

En 2017, l’inflation est restée largement en dessous du seuil cible des 2% fixés par les banques centrales. Pourquoi est-elle restée aussi faible? D’abord pour des raisons intrinsèques. Depuis 20 ans la croissance des prix est stable en raison des effets de la mondialisation, des changements technologiques, d’une démographie vieillissante et des excès de dettes. »
Pour Samy Chaar « l’inflation n’est pas anormalement faible, ni en Europe ni ailleurs. Elle évolue simplement dans sa fourchette basse ». Mais selon lui, les attentes d’inflation sont tellement basses qu’on risque d’avoir des surprises si elle se redresse plus qu’anticipé. Or une hausse des prix pourrait contraindre la banque centrale américaine à normaliser davantage sa politique monétaire. De 1,5% aux Etats-Unis, l’inflation devrait remonter à 1,8% avant de renouer avec le seuil des 2%, puis les dépasser. Idem pour la zone euro qui verra l’inflation passer de 1,3% à 1 ,5%, voir 1,8% début 2019. Un scénario qui n’est pas intégré dans les cours et qui pourrait pousser les banques centrales à prendre de court le marché en durcissant leur politiques monétaires plus que prévu.

2018 : fin des politiques monétaires accommodantes ?

Pour l’instant, les conditions financières sont globalement favorables et n’indiquent pas de signes de surchauffe économique. Mais 2018 va marquer un tournant car la politique monétaire américaine va passer d’accommodante à neutre. En effet si l’inflation remonte à 2% et que la Fed augmente ses taux à trois reprises, le taux directeur sera à 1,75% pour une inflation de 2% ce qui correspond à une politique monétaire neutre. Dans ce contexte, la croissance sera moins vigoureuse aux Etats-Unis qu’en 2017.
En Europe à l’inverse, la croissance économique pourrait bien accélérer grâce notamment à la baisse du taux de chômage. La BCE va également opérer un tournant historique en passant de ultra accommodante à accommodante en 2018. Selon toute vraisemblance, la BCE va mettre fin à ses politiques non conventionnelles avec un décalage de quatre ans par rapport à la Fed.  En effet « entre la crise des subprimes et le premier relèvement des taux directeurs il aura fallu 7 ans à la banque centrale américaine avant de relever pour la première fois le loyer de l’argent. Idem pour la zone euro qui mettra 7 ans à relever ses taux pour la première fois depuis l’éclatement de la crise souveraine » souligne Lombard Odier. Partant de ce constant, le premier resserrement monétaire européen interviendra après la fin des rachats d’actifs, probablement au cours du second semestre 2019.

Ce changement de ton des banques centrales peut-il faire dérailler les économies et les marchés ? Un accroissement du cout du capital et une baisse de la demande globale seraient de mauvais augure pour le système financier. Or pour Samy chaar, « les politiques des banques centrales visent à préserver le système financier, pas à favoriser la croissance et l’emploi. « En Europe les tendances du crédit sont stables voire solides et ce d’autant plus que le crédit bancaire devrait rester disponible dans le sens où les banques commerciales vont prendre le relais » souligne le chef économiste de Lombard Odier. « Certes le crédit bancaire reste faible mais il progresse désormais, prenant progressivement le relais de la BCE pour alimenter la croissance monétaire » conclut-il.

Euro / dollar

La monnaie unique reste sous-évaluée et ne reflète pas encore les bons fondamentaux macroéconomiques. Avec une prévision de 10% de hausse des bénéfices prévues sur le vieux continent et l’accélération de la croissance en zone euro, la valeur intrinsèque de l’euro se situe dans une fourchette allant de 1,15$ à 1,25$. A l’inverse, compte tenu des perspectives de l’économie américaine et de la valorisation des marchés actions, Lombard Odier est vendeur de dollars.

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Le cercle vertueux des pays émergents

Après 4 années de contraction, le pire est derrière nous. L’accélération de la reprise économique et la stabilisation des matières premières (pétrole en tête) soutiennent les marchés émergents selon Lombard Odier.  « Les monnaies de marchés émergents restent sous évaluées tandis que les spreads entre les obligations émergentes et les rendements des bons du trésor restent intéressants » souligne Samy Chaar qui tient par ailleurs à rassurer quant au risque systémique chinois. « Certes le niveau de dette privée est élevé mais la seconde puissance mondiale dégage des courants excédentaires ainsi qu’une balance des paiements excédentaire sans oublier un taux d’épargne des ménages qui atteint 38% ». Par conséquent Lombard Odier reste à l’achat sur les marchés émergents que ce soit sur les obligations, les devises ou les marchés actions.

Florentine Loiseau (redaction@boursorama.fr)

2 commentaires

  • 04 décembre 20:35

    je note aussi grosbulle .... mais je note aussi " le crédit bancaire devrait rester disponible dans le sens où les banques commerciales vont prendre le relais" ... extraordinaire , nous sommes voués maintenant a faire que des credits a 18% voir plus ... mais jusqu'a quand ils vont continuer a nous pomper honteusement ? ... invraisemblable ... merci giscard, et la loi pompidou 73 ...l'esc roquerie du siecle ....


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