(NEWSManagers.com) - Emergence prend une dimension réellement européenne. Pour la première fois, le fonds de place d’accélération de sociétés de gestion entrepreneuriales a investi dans une boutique étrangère, l’allemande First Private Investment Management. Via son compartiment Emergence Europe, le fonds a alloué 50 millions d’euros au fonds First Private Euro Dividenden Staufer, investi sur des actions européennes.
Lancé en avril 2021, Emergence Europe avait pour vocation de s’ouvrir à des sociétés de gestion européennes. Ses deux premiers investissements, réalisés par NewAlpha Asset Management, gérant délégataire, avaient néanmoins concerné des maisons françaises, en l’occurrence Gay-Lussac et BDL Capital Management. Avec First Private Investment Management, Emergence s’aventure donc à l’international pour la première fois depuis sa création il y a dix ans.
L’idée derrière cette ouverture est aussi d’attirer des investisseurs européens. Mais pour le moment, les 200 millions d’euros levés pour le fonds Europe l’ont été uniquement auprès d’institutionnels français. Bertrand du Guerny, directeur général d’Emergence, assure que des contacts ont lieu avec des investisseurs européens, mais que « cela prend du temps ».
Au sein d’un univers européen assez riche, Philippe Paquet, managing partner de NewAlpha, explique avoir identifié rapidement First Private après le lancement du fonds et avoir pris contact avec la société allemande en septembre 2021.
Une société allemande gérant plus d'1 milliard d'euros d'encours
Lancée en 1991, First Private IM est d’abord connue sous la marque Salomon Brothers KAG. Ensuite, elle devient Citigroup AM KAG en 2002, au moment de l’acquisition de Salomon Brothers par son concurrent américain. Puis en 2003, la société est rachetée par ses dirigeants et devient 100 % indépendante. Très tôt, la société s’est spécialisée sur la gestion quantitative sur les actions. « L’idée de notre processus quantitatif était d’avoir une approche prudente et disciplinée pour exploiter systématiquement au mieux toutes les informations que nous avions à notre disposition », explique Tobias Klein, le directeur général de First Private, qui a rejoint la structure en 1996 en provenance de JP Morgan. Elle a notamment mis au point des technologies propriétaires dans le traitement des données et l’analyse de signaux. Aujourd’hui, First Private IM se compose de 25 personnes, dont dix gérants, et gère 1,2 milliard d’euros...moitié moins que fin 2018. Même si la société a connu plusieurs actionnaires, « une bonne partie de l’équipe d’investissement de départ est restée chez First Private et l’équipe cœur est toujours active aujourd’hui », assure Tobias Klein.
Le fonds choisi par Emergence, First Private Euro Dividenden Staufer, est un fonds Ucits investi en actions cotées de la zone euro. « Les entreprises de cet univers sont sélectionnées à partir d’un processus quantitatif et systématique permettant de les analyser et de les filtrer sur la base de critères financiers et extra-financiers en retraitant un nombre très élevé d’informations fondamentales et comportementales », explique Emergence. Le fonds s’intéresse particulièrement à la qualité et à l’évolution du dividende pour identifier les valeurs à faible volatilité et rémunératrices. Il se compose de 50 à 100 valeurs.
Grâce aux 50 millions d’euros apportés par Emergence, First Private Euro Dividenden Staufer porte ses encours à 137 millions d’euros, et franchit ainsi le seuil symbolique des 100 millions d’euros. Cela devrait clairement l’aider à grossir davantage.
Au-delà des capitaux frais, l’arrivée d’Emergence offre à First Private IM une visibilité en France. Un atout dont la société compte bien profiter. « Cela va nous permettre d’établir une empreinte sur le marché français », se réjouit Tobias Klein. La société est pour le moment très centrée sur l’Allemagne, même si elle s’est ouverte aussi aux pays germanophones que sont l’Autriche et la Suisse.
Après ce nouvel investissement, Emergence Europe doit réaliser un dernier closing fin juin qui devrait lui permettre de lever autour de 220 millions d’euros. Le fonds devrait encore réaliser deux autres investissements dans des sociétés de gestion d’ici à la fin de l’année. Parmi eux, au moins un devrait porter sur une société non française, poursuivant ainsi l’européanisation du fonds…
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