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EDF, Radio France, Bobigny, Gobelins épinglés par la Cour des comptes
information fournie par Reuters 06/02/2019 à 09:30

    PARIS, 6 février (Reuters) - Effectifs pléthoriques,
rémunérations trop importantes, temps de travail insuffisant :
la Cour des comptes épingle plusieurs entités publiques pour
leur gestion déficiente du personnel et donc de leurs finances
dans son rapport annuel paru mercredi.    
    
    EDF : SUPPRIMER PAR ÉTAPES L'AVANTAGE ÉNERGIE DES SALARIÉS
    Electricité de France continue d'offrir des rémunérations
élevées et une série d'avantages à ses salariés et anciens
salariés "largement déconnectées" de ses performances. 
    Et "malgré certains ajustements", le système de rémunération
n'a pas été réformé, estime la Cour.
    Elle propose notamment de "supprimer par étapes l'avantage
énergie" - le personnel paie l'électricité très peu cher - en le
supprimant, ou en le réduisant, à partir d'"un certain niveau de
consommation" d'électricité. La Cour chiffre à 295 millions
d'euros le manque à gagner pour EDF  EDF.PA  pour l'année 2017.
    La Cour fustige aussi la charge liée au parc de 14.480
logements proposé aux salariés - 295 millions d'euros en 2017 -
un régime de retraites "onéreux" (âge de départ et nombre de
trimestres à cotiser moindres), l'octroi de primes "sans
véritable rapport" avec la performance, notamment chez les
cadres, ainsi que le niveau des aides accordées aux salariés (un
mois et demi de salaire pour la naissance du premier enfant).
    "La maîtrise de la masse salariale s'impose d'autant plus
que la situation économique et financière de l'entreprise s'est
nettement dégradée" en raison de la poursuite de l'ouverture à
la concurrence du marché de l'électricité, indique la Cour.
    
    RADIO FRANCE : UN ORCHESTRE DE TROP ET TROP DE JOURNALISTES
    L'entreprise a amélioré ses audiences et sa gestion, mais
seule une meilleure gestion du personnel lui donnera une marge
de manoeuvre suffisante pour être plus efficace dans la mise en
oeuvre de sa mission de service public, estime la Cour.
    Les effectifs n'ont pas diminué autant que prévu - il
restait 4.595 emplois à temps plein en 2017 - alors que les
charges de personnel ont crû. Elles représentaient 406,2
millions d'euros en 2017, soit 57% du total des dépenses. 
    Le temps de travail dans l'entreprise "demeure
particulièrement faible", estime la Cour. La moitié des
journalistes travaillent 192 jours par an, ce qui leur permet de
totaliser l'équivalent de 14 semaines d'absence. 
    "Aucun contrôle effectif du temps de travail n'est, par
ailleurs, en place, ce qui n'interdit pas paradoxalement le
versement d'heures supplémentaires", souligne l'institution.
    Franceinfo s'est certes repositionnée sur "l'information
immédiate" et a profité, du point de vue de l'audience, de la
création de la Chaîne publique d'information (CPI), mais ses
effectifs et ses coûts ont de ce fait flambé : 219 emplois
équivalent temps plein (ETP) en 2017 contre 179 en 2014 pour un
coût annuel passant de 34,9 millions d'euros en 2014 à 45,7
millions en 2017. 
    En outre, la création de la CPI, "dont l'audience demeure
très faible (0,4%)", a entraîné plus de création de postes que
prévu (49 ETP au lieu de 28).
    Le nombre de formations musicales - Orchestre national de
France, Orchestre philharmonique, Choeur et Maîtrise - est trop
élevé, dit la Cour. "Il n'est ni dans la vocation, ni dans les
moyens de Radio France de conserver en son sein deux orchestres
symphoniques", dit la Cour. Mis à part onze salariés, aucun
musicien ne travaille les 1.000 heures prévues.
    Outre une révision du temps de travail, la Cour propose
entre autres, de supprimer les programmes locaux de FIP, de
faire du réseau pour les jeunes Mouv' une antenne entièrement
numérique, un meilleur suivi du chantier de rénovation de la
Maison de la radio et de préciser les modalités de rapprochement
entre France Bleu et le réseau régional de France 3.
    
    MOBILIER NATIONAL, GOBELINS, ETC. : ABSENTÉISME ET PERRUQUE
    La situation du Mobilier national et des manufactures
nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie
(MNGBS), qui emploient 350 agents, reste "très préoccupante",
indique la Cour qui fustige "des conditions de travail laxistes"
avec un temps de travail effectif de 30 heures par semaine.
    Le nombre de jours réellement travaillés sur une année est
"encore plus faible". Par exemple, dans les ateliers de
restauration, le nombre de jours travaillés varie entre 120 et
130 jours par an en moyenne en raison notamment "d'un taux
d'absentéisme singulièrement élevé" notamment pour maladie.
    "Au surplus, le temps de travail quotidien réellement
effectué n'est pas connu", indique la Cour qui pointe l'absence
de contrôle. Elle trouve cela "d'autant plus dommageable que les
agents sont autorisés à utiliser les ateliers pour effectuer des
travaux personnels, aussi bien pour leurs besoins propres que
pour se constituer des compléments de revenu." 
    Au Mobilier national, "il a fallu ainsi interdire
spécifiquement à un agent menuisier, pourtant retraité, de
continuer à accaparer l'ensemble du parc machine pour réaliser
des cuisines en aggloméré après le 31 décembre 2014", lit-on
dans le rapport de la Cour sur ce travail dit "en perruque".
    
    BOBIGNY : A ABSENTÉISME MARQUÉ, IMPÔTS ET DETTES ÉLEVÉS
    Les charges de la commune de Bobigny, préfecture de la
Seine-Saint-Denis, sont "anormalement élevées", estime la Cour. 
    Il est vrai que de nombreux habitants de Bobigny connaissent
une situation sociale difficile qui nécessite un personnel
communal important. Par exemple, plus de 27% des ménages
bénéficient des minimas sociaux contre 13,6% à l'échelle
nationale, souligne le maire de Bobigny dans sa réponse. 
    Mais ce n'est pas le seul facteur expliquant le niveau de la
masse salariale communale, indique la Cour qui relève aussi des
"insuffisances de gestion" en matière de temps de travail. 
    "Du fait d'un nombre élevé de jours de congés, le temps de
travail en vigueur est de 1.519 heures par an, soit 88 heures de
moins que la durée réglementaire, ce qui représente un manque à
gagner estimé à 3 millions par an pour la commune, soit 63
agents décomptés en équivalent temps plein.
    S'y ajoute "un niveau d'absentéisme significatif".
    La masse salariale ayant bondi (+55% de 2002 à 2017), la
commune a dû augmenter fortement ses impôts locaux.
    "En laissant croître sans contrôle sa masse salariale, la
commune n'a pas dégagé l'autofinancement nécessaire pour
financer ses investissements", et a dû recourir "massivement" à
l'emprunt. Bobigny, concède toutefois la Cour, a fini par
engager "plusieurs réformes substantielles" en 2018 dans le
cadre d'un plan d'action de gestion du personnel. Un directeur
des ressources humaines a par exemple été engagé.
    
    FORMATION PROFESSIONNELLE : AVENIR COMPROMIS POUR L'AFPA 
    L'Association nationale pour la formation professionnelle
des adultes (Afpa) est "vouée à disparaître", sauf si elle finit
par appliquer son plan de transformation, indique la Cour. 
    Si l'Afpa a évité le dépôt de bilan ces dernières années
c'est parce que l'État est intervenu plusieurs fois en lui
versant des aides exceptionnelles (80 millions en 2018, 33
millions en 2017, etc.), indique la Cour qui attribue ces
difficultés à sa "gestion défaillante".
    L'Afpa a accusé un déficit d'exploitation de 104 millions en
2017, en raison d'un moindre chiffre d'affaires avec les régions
et d'une poids trop lourd de ces dépenses de personnel. Les
effectifs de l'Afpa sont notamment constitués à 33% de cadres
contre 14% en moyenne dans les organismes de formation
professionnelle.

 (Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)
 

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1 commentaire

  • 07 février 08:48

    Où sont les résolutions suite à c'est disfonctionnements??On reconnaît bien la touche étatique......


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