Edenred confiant après un semestre de hausse, mais sanctionné en Bourse

information fournie par Boursorama avec AFP •23/07/2024 à 12:50

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )

La société française de services prépayés Edenred , qui commercialise le Ticket Restaurant, a publié mardi un bénéfice net en hausse de 16% au premier semestre et a précisé ses objectifs de croissance pour l'année, insuffisants pour les investisseurs.

Toujours portée par le rachat de la plateforme Reward Gateway, Edenred a dégagé un bénéfice net part du groupe de 235 millions d'euros sur les six premiers mois de 2024 pour un chiffre d'affaires de 1,39 milliard d'euros, en hausse de 18,5%, selon un communiqué.

Son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a bondi de 23,7%, à 597 millions d'euros, mieux qu'attendu par les analystes.

Les analystes de Jefferies notent toutefois un "évident ralentissement" de la croissance du groupe.

Après une ouverture en légère baisse, l'action du groupe a chuté brusquement et affichait un plongeon de 9,80% à 37,83 euros vers 11H50.

Le chiffre d'affaires opérationnel - hors revenus purement financiers -, qui représente l'essentiel des revenus du groupe, s'est élevé à 1,27 milliard d'euros, en hausse de 16%, intégrant des effets de périmètre favorables liés à l'acquisition de Reward Gateway, partiellement compensés par des effets de change défavorables.

Sur le deuxième trimestre, le chiffre d’affaires opérationnel a augmenté de 13,5%, à 646 millions d'euros, une croissance un peu moins élevée qu'au premier trimestre (+18,8%).

"Les perspectives sont bonnes", a estimé lors d'un point presse le PDG du groupe Bertrand Dumazy. Et "au-delà de 2024 nous restons très confiant dans notre capacité a générer de la croissance à deux chiffres", a-t-il assuré.

Pour 2024, Edenred, qui visait jusque-là une croissance organique de l'Ebitda "supérieure à +12%", table désormais sur un Ebitda entre 1,23 et 1,3 milliard d'euros, contre 1,09 milliard en 2023.

Le groupe mise notamment sur le "maintien d'une forte dynamique commerciale des solutions de titre-restaurant et de cartes énergie", dans des segments encore peu pénétrés comme les PME.

Le chiffre d'affaires opérationnel des "avantages aux salariés", qui représente 65% de l'activité, s'établit à 821 millions d'euros, en progression de +21,3% grâce notamment à Reward Gateway, qui a commencé à déployer son offre en Belgique, en France et en Italie au cours du deuxième trimestre.

Les "solutions de mobilité professionnelle" (cartes de paiement de carburant par exemple), qui représentent 24% de l'activité, ont vu leur chiffre d'affaires opérationnel augmenter de 10,1% à 311 millions d'euros.

Enfin, les "solutions complémentaires" (solutions de paiement interentreprises...), qui représentent 11% de l'activité, n'ont progressé que de 1,9% à 139 millions d'euros, notamment affectées par l'arrêt de l'offre CESU social en France et l'arrivée à son terme d'un programme mis en place avec Action Logement.

Par zone géographique, le chiffre d'affaires opérationnel a progressé de 14,4% en Europe à 774 millions d'euros, de 14,2% en Amérique latine à 373 millions d'euros et de 34,4% à 124 millions d'euros dans le "reste du monde".

Les analystes d'Oddo BHF soulignent "la faible visibilité sur le risque réglementaire (France) et le risque juridique (Italie)".

La branche italienne d'Edenred est visée par une enquête en Italie dans une affaire d'escroquerie aux dépens de l'Etat. Le parquet de Rome a demandé le renvoi en procès de quatre anciens dirigeants d'Edenred Italia, pour des délits d'escroquerie aggravée, d'obstruction à une procédure d'attribution de marché public et des infractions administratives.

Les informations publiées à partir de février dans la presse italienne sur cette enquête ont contribué à la chute du prix de l'action d'Edenred, qui affiche une baisse de près de 30% depuis le début de l'année.

Le PDG d'Edenred a indiqué qu'il n'y avait "rien de nouveau" dans cette enquête et rappelé que le groupe gardait la confiance des opérateurs transalpins avec "une croissance à deux chiffres en Italie".

En France, estimant que le titre restaurant était "transpartisan", le PDG se montre "très confiant quel que soit le futur gouvernement".