par Pascale Denis
PARIS, 9 juillet (Reuters) - La démarche de la Société
Générale SOGN.PA , qui a obtenu par décision de justice de
pouvoir récupérer 3,4% du capital de Rallye GENC.PA ,
maison-mère de Casino CASP.PA mise sous procédure de
sauvegarde, témoigne de la défiance croissante de certaines
banques à l'égard du groupe de Jean-Charles Naouri, estiment
certains analystes.
Sitôt après l'ouverture, le 23 mai, de la procédure de
sauvegarde de l'ensemble des sociétés holdings de Casino
étranglées par leur dette, la Société générale a résilié des
contrats conclus à la fin 2014 avec Foncière Euris LOE.PA et
réclamé les 1.770.000 actions Rallye qui nantissaient ces
contrats.
Foncière Euris, holding de contrôle de Rallye, avait obtenu
l'interdiction provisoire de la réalisation de cette opération
dans l'attente d'une décision sur le fond, mesure qui a été
levée le 4 juillet par le président du tribunal de commerce de
Paris.
Contrairement aux prêts ou lignes de crédit classiques, ces
contrats, sous forme de produits dérivés, ne sont pas "gelés"
par la procédure de sauvegarde en cours.
Cette décision ne peut donc pas être extrapolée à la masse
de financements bancaires traditionnels accordés à la galaxie
Casino, mais elle démontre "la défiance croissante de certaines
banques à l’égard du 'dossier' Naouri", commente un analyste.
"Il semble que certaines banques ne semblent plus disposées
à lui donner du temps et préfèrent exiger de toucher tout de
suite leur garantie", ajoute-t-il.
Les analystes d'Invest Securities soulignent eux aussi que,
compte tenu de la nature des contrats sous-jacents, "cette
décision du tribunal ne peut pas faire jurisprudence et activer
des transferts de propriété au sein du groupe Rallye/Casino en
dehors des effets de la sauvegarde en cours".
SANCTION DU MARCHÉ
Interrogée, la SocGen s'est refusée mardi à tout commentaire
sur cette opération comme sur l'avenir de ses 3,4% de Rallye.
En Bourse, le titre Rallye a mal réagi. Il cédait 5,3% à
6,02 euros à 14h20, accusant une chute de 33% depuis le début de
l'année. De son côté, Foncière Euris, dont la part dans Rallye
est ramenée à 58,1%, lâchait 5,1% à 13,00 euros.
Prise en étau entre une dette de 2,9 milliards d'euros et la
chute du titre Casino qui constitue à la fois son principal
actif et sa garantie auprès de ses prêteurs, Rallye a été
contrainte de demander la protection du tribunal de commerce de
Paris afin de suspendre le remboursement de sa dette et de
pouvoir la renégocier avec ses créanciers.
La procédure était la seule issue pour protéger Casino, dont
la génération de trésorerie est en grande partie absorbée par le
dividende qu'il sert à sa maison-mère, afin que celle-ci puisse
payer ses intérêts financiers.
Pour nombre de spécialistes, elle pourrait déboucher sur une
prise de contrôle de Rallye par ses créanciers, tandis que
Jean-Charles Naouri devrait quant à lui batailler pour obtenir
du tribunal un rééchelonnement de dette.
La récente simplification des structures des opérations du
groupe Casino en Amérique latine a été interprétée par certains
comme une opération pouvant mieux valoriser et vendre ses actifs
au Brésil, en Colombie, en Uruguay et en Argentine.
Les créanciers obligataires portent 40% de la dette de
Rallye, le solde par des banques, notamment BNP Paribas
BNPP.PA , BPCE ou le Crédit agricole CAGR.PA .
(Pascale Denis, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)
Rallye/Casino-La démarche de SocGen illustre la défiance des banques
information fournie par Reuters 09/07/2019 à 14:32
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