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ECLAIRAGE-France-Hidalgo accélère contre la voiture à Paris
information fournie par Reuters 12/10/2017 à 12:20

    * La politique anti-voitures d'Anne Hidalgo contestée 
    * Peu d'effets sur la qualité de l'air à ce stade 
    * La maire veut bannir les voitures à essence de Paris en 
2030 
    * Fragilisée après les législatives mais décidée à ne rien 
céder 
 
    par Arthur Connan 
    PARIS, 12 octobre (Reuters) - "Pol Pot en Vélib'" pour 
l'humoriste Gaspard Proust, "Notre-Drame de Paris" dans un 
pamphlet : les surnoms dont ses détracteurs affublent la maire 
de Paris, qui mène la guerre à la voiture dans la capitale, 
semblent glisser sur Anne Hidalgo, bien décidée à imprimer sa 
marque sur la scène nationale. 
    La Ville de Paris, qui avait déjà prévu la fin des véhicules 
diesels en 2024, a créé la surprise jeudi en annonçant son 
intention d'interdire les voitures à essence à l'horizon 2030, 
dernier outil en date dans l'arsenal mis progressivement en 
place depuis des années par la municipalité.   
    Anne Hidalgo, 58 ans, première femme à diriger Paris, a 
succédé en 2014 à Bertrand Delanoë, maire socialiste très 
populaire dont elle a été l'adjointe pendant treize ans.   
    Si elle se sait clivante, l'édile assume son bilan à 
mi-mandat, au sortir de "trois années éprouvantes", 
assure-t-elle devant quelques journalistes réunis à l'Hôtel de 
ville. 
    "La trace que je veux laisser ? Que Paris soit une ville 
respirable, où l'on puisse respirer sans se mettre en danger", 
explique la maire franco-espagnole.  
    Afin d'améliorer la qualité de l'air à Paris, Anne Hidalgo a 
obtenu la fermeture des voies sur berges sur la rive droite aux 
véhicules à la rentrée 2016, et multiplie les pistes cyclables, 
y compris dans des artères comme la rue de Rivoli, y réduisant à 
une seule bande de circulation la place dévolue aux voitures.  
    Ces mesures ont été combattues par des élus de droite, 
notamment de banlieue pour ce qui concerne les voies sur berges, 
et par de nombreux commerçants.   
    "Un habitant sur dix utilise quotidiennement sa voiture à 
Paris", justifie la maire, ajoutant qu'en dix ans, la 
circulation automobile à Paris avait diminué de 30%. 
     
    MÉTHODE "AUTOCRATIQUE"  
    Pourtant, un rapport de l'organisme de surveillance de la 
qualité de l'air en Ile-de-France montre que la fermeture des 
quais sur la Seine n'a fait que déplacer la pollution.  
    Si la piétonnisation des voies a permis "une amélioration de 
la qualité de l'air le long des quais fermés à la circulation", 
selon une étude d'Airparif publiée mardi, il a été constaté "une 
légère dégradation autour des carrefours dans cette zone et à 
l'est de la ville, dès la fin de la zone piétonnière".  
    La présidente du groupe LR au Conseil de Paris, Florence 
Berthout, estime que ces résultats ne sont pas bons et 
illustrent l'écologie "de façade" de l'exécutif en place.  
    "Heureusement que les chiffres sont en baisse sur les quais, 
vu que 100% de la circulation a été supprimée", a dit à Reuters 
la maire du Ve arrondissement.   
    Au Conseil régional d'Ile-de-France, la piétonnisation des 
quais est la principale pomme de discorde avec Paris.   
    "La méthode brutale d'Anne Hidalgo, sans concertation, a été 
mal comprise par les Parisiens et les Franciliens", a dit à 
Reuters Othman Nasrou, président du groupe LR.  
     
    LA TOUR TRIANGLE, UN PROJET CONTESTE 
    Autre sujet de crispation, la tour Triangle, un vaste 
édifice de 180 m de haut qui doit être installé à la porte de 
Versailles sur le site du Parc des expositions, signant le 
retour des tours, où la hauteur de l'habitat est limitée. 
    Très contesté, le projet avait d'abord été rejeté en 2014 au 
Conseil de Paris parce qu'il ne comportait que des bureaux. Puis 
une seconde version a été déposée, qui propose "un modeste 
programme de 120 chambres d'hôtel", rappelle Olivier Rigaud, 
coordinateur du collectif contre la tour Triangle.  
    Après un avis favorable de la commission d'enquête publique, 
un permis de construire a été signé le 28 avril. Les opposants 
au projet, qui redoutent de vivre dans l'ombre du mastodonte, 
retardent le début des travaux à coups de recours juridiques, ce 
que regrette la mairie de Paris.  
    "Ce projet d'immeuble est rejeté par les habitants du XVe 
arrondissement. On bénéficie du soutien du maire, Philippe 
Goujon (LR)", ajoute l'opposant à la tour Triangle.  
    Selon Anne Hidalgo, si l'opposition conteste en permanence 
son projet, c'est parce qu'elle n'a pas accepté son élection.  
    "Même sur des sujets où idéologiquement, ils étaient pour, 
ils en faisaient un combat", déplore-t-elle, ajoutant que lors 
du précédent mandat, l'opposition avait soutenu la tour. 
     
    FRAGILISEE EN 2020 ? 
    Le chantier Triangle devrait être terminé avant le début des 
Jeux olympiques de 2024 à Paris, dont elle a défendu la 
candidature depuis deux ans après avoir dans un premier temps 
jugé qu'il s'agissait d'une aventure ruineuse.  
    Si elle espère y assister en tant que maire, Anne Hidalgo 
assure qu'elle ne pense pas encore aux prochaines municipales, 
prévues pour 2020. Mais la défaite des socialistes aux 
législatives à Paris a fragilisé son assise sur la capitale, qui 
ne compte plus qu'une seule députée de son camp.  
    La recomposition politique a amené 12 députés La République 
en marche à l'Assemblée, dont Benjamin Griveaux, secrétaire 
d'Etat à l'Economie et des Finances, qui ne cache pas son désir 
d'accéder un jour à l'Hôtel de ville.  
    "Il ne faut jamais rien exclure. Je ne sais pas ce que 
seront mes envies dans trois ans", avait-il dit au Monde en juin 
dernier.  
    Classée à gauche du Parti socialiste, Anne Hidalgo, qui 
s'était montrée critique de la politique économique jugée trop à 
droite de François Hollande et qui a combattu la loi portée par 
Emmanuel Macron sur l'ouverture des magasins le dimanche, ne se 
voit pas d'avenir à la tête de l'appareil.  
    "Je pense qu'il y a un boulevard pour les sociaux-démocrates 
écologistes", estime-t-elle, précisant qu'il y a de la place 
entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.  
    Elle jouera son rôle, "pas à l'intérieur du parti", 
affirme-t-elle, mais d'abord au C40, une organisation de 90 
villes pesant plus de 25% du PIB mondial, qu'elle préside depuis 
août 2016 et qui prend de plus en plus d'importance. 
 
 (Edité par Yves Clarisse) 
 

1 commentaire

  • 12 octobre 14:25

    Plus d’anne Dans la capitale que des chevaux


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