
( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Le groupe français d'électroménager Seb a vu fondre son bénéfice net au premier semestre, pénalisé par un effet de change négatif, et a légèrement abaissé mercredi ses prévisions pour 2025, en raison de la politique protectionniste du gouvernement Trump et des incertitudes qu'elle engendre.
Dans la région Amérique du Nord, qui représente environ 10% de l'activité du groupe, les ventes ont chuté de 18,6% au deuxième trimestre, entraînant un recul de 0,3% du chiffre d'affaires du groupe.
Sur l'ensemble du premier semestre, le chiffre d'affaires de Seb est ressorti en progression de 0,2%, à 3,75 milliards d'euros.
"Les incertitudes persistantes autour des droits de douane et de leur mise en œuvre ont fortement perturbé" le marché nord-américain, a indiqué le directeur général, Stanislas de Gramont, lors de la présentation des résultats.
"Les distributeurs, ne sachant pas quels seraient les droits de douane qu'ils devraient payer sur des produits en provenance d'Asie, ont réduit leurs commandes", a-t-il expliqué.
Le groupe importe en effet aux États-Unis environ 80% de la marchandise qu'il y vend, historiquement en majorité de Chine, le reste provenant du Vietnam et une petite partie d'Europe et de Colombie.
Pour contourner la guerre commerciale entre Etats-Unis et Chine, Seb a indiqué "monter en capacité" ses unités de production au Vietnam pour y fabriquer "l'essentiel" de ce qu'il fabriquait en Chine pour le marché américain, d'ici fin 2025 à début 2026.
Malgré des hausses de prix pour répercuter l'impact attendu des droits de douane, "pour le moment, la demande tient" chez les consommateurs finaux, mais le groupe manque encore de recul estimer l'impact de ce conflit commercial, selon M. De Gramont.
Seb a également connu un recul de ses ventes de près de 20% en Amérique du Sud, plus attendu compte tenu de conditions plus fraîches que l'année précédente, dans une région où l'activité est conditionnée par les ventes de ventilateurs.
Le groupe, qui anticipe un rebond au second semestre, prévoit désormais une croissance organique annuelle des ventes "entre 2% et 4%, contre une croissance "autour de 5%" précédemment.
Par ailleurs, "l'ensemble de la séquence de communication du gouvernement américain a créé une forte volatilité sur les devises", a ajouté M. de Gramont, évoquant un "renchérissement important de l'euro par rapport au dollar et au yuan chinois", ce qui s'est traduit par un effet de change négatif de 59 millions d'euros.
Résultat, son bénéfice net a chuté à 800.000 euros au premier semestre 2025, contre 100,1 millions d'euros un an plus tôt.
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