(Actualisé en fin de dépêche avec la réaction des organisations professionnelles)
PARIS, 12 janvier (Reuters) - La France a exhorté mardi la Commission européenne à répondre rapidement à sa demande de création d'un fonds de soutien pour les viticulteurs français touchés par de nouveaux droits de douane américains.
Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils commenceraient à prélever dès ce mardi des taxes supplémentaires sur plusieurs catégories de produits importés de France et d'Allemagne dans le cadre du litige avec l'Union européenne sur les subventions accordées à l'aéronautique.
Les viticulteurs ont d'ores et déjà vu leurs livraisons vers les Etats-Unis chuter l'an dernier après le relèvement de 25% des tarifs douaniers sur certains alcools par l'administration Trump.
Cette mesure avait poussé la France à demander la mise en oeuvre par la Commission européenne d'un fonds de compensation mais cet appel est resté sans réponse, selon le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.
"Je regrette la lenteur avec laquelle la Commission européenne répond à nos sollicitations sur un fonds de compensation. Ces filières sont très durement touchées, elles ont besoin de soutien européen", a-t-il dit mardi lors d'une conférence de presse.
"Je souhaite que la Commission européenne réagisse rapidement à notre proposition de fonds de compensation", a poursuivi Bruno Le Maire, ajoutant que la résolution des tensions commerciales avec les Etats-Unis serait prioritaire dans ses discussions avec la future administration Biden.
Fin décembre, la fédération française des exportateurs du secteur viticole a estimé que les mesures douanières prises par les Etats-Unis dans le cadre du litige sur les subventions accordées au secteur aéronautique coûteraient plus d'un milliard d'euros à la filière en 2021.
"Ce contentieux euro-américain n’est pas le nôtre mais depuis plus d’un an, nous payons à la place d’Airbus", a déclaré le président de la Fédération des exportateurs français de vins et spiritueux, César Giron, dans un communiqué.
"Cela doit cesser : nous voulons d’une part, que ce contentieux soit résolu et nos produits sortis des sanctions, d’autre part, être remboursés des dommages subis pour rester présents et compétitifs sur le premier marché mondial", a-t-il ajouté.
"Les premiers travaux montrent un début de prise de conscience du gouvernement mais maintenant, il nous faut des engagements concrets, à la hauteur du problème et la Commission Européenne doit également prendre ses responsabilités dans ce dossier", a renchéri dans le même communiqué Jérôme Despey, président du Conseil spécialisé vin de FranceAgriMer.
(Leigh Thomas, avec Sybille de La Hamaide; Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse)
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