NAIROBI, 8 avril (Reuters) - Les électeurs se rendent aux urnes vendredi dans la minuscule mais stratégiquement importante nation de la Corne de l'Afrique, Djibouti. Le président Ismaël Omar Guelleh devrait remporter un cinquième mandat et prolonger son règne de 21 ans.
Djibouti se trouve sur l'une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, le golfe d'Aden, et accueille des bases militaires américaines, chinoises et françaises.
Ismaël Omar Guelleh, âgé de 73 ans, est l'un des plus anciens dirigeants au pouvoir en Afrique. Il a été choisi pour succéder à son oncle, Hassan Gouled Aptidon, qui a conduit le pays à l'indépendance vis-à-vis de la France en 1977.
Au cours de la présidence d’Ismaël Omar Guelleh, la nation désertique de moins d'un million d'habitants a investi massivement dans ses infrastructures portuaires, devenant la principale porte d'accès à l'Éthiopie enclavée, la deuxième nation la plus peuplée d'Afrique.
Ismaël Omar Guelleh ne fait face qu'à un seul challenger, le relativement nouveau venu Zakaria Ismail Farah, tandis que le reste de l'opposition, faible et divisée, boycotte le scrutin, selon les analystes.
La Constitution a été modifiée en 2010 pour supprimer la limitation des mandats présidentiels, mais une limite d'âge de 75 ans a été fixée, ce qui signifie que le cinquième mandat attendu de Guelleh devrait être le dernier.
Ses forces de sécurité ont réprimé de rares manifestations de rue l'année dernière, après l'arrestation d'un ancien pilote de l'armée de l'air qui avait dénoncé la corruption et la discrimination fondée sur le clan.
Human Rights Watch affirme que depuis l'arrivée de Guelleh au pouvoir en 1999, le gouvernement n'a cessé de restreindre les médias et les libertés civiles.
"C'est une dictature", a déclaré l'avocat Maitre Zakaria Abdillahi, qui a représenté un certain nombre de militants détenus. "Le peuple a peur du régime, la population est terrorisée".
Djibouti a relativement bien résisté à l'impact budgétaire de la pandémie de COVID-19 et l'économie a progressé de 0,5 % l'année dernière, a indiqué la Banque mondiale dans un rapport la semaine dernière, bien que l'extrême pauvreté ait augmenté pour atteindre près de 15 % en 2020, selon le rapport.
(Maggie Fick; version française Camille Raynaud)
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