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Dix ans après les 43 morts de l'accident de Puisseguin, toujours pas de procès
information fournie par AFP 19/06/2025 à 12:31

Un pompier évacue un blessé dans l'accident de Puisseguin, le 23 octobre 2015 ( AFP / JEAN-PIERRE MULLER )

Un pompier évacue un blessé dans l'accident de Puisseguin, le 23 octobre 2015 ( AFP / JEAN-PIERRE MULLER )

Près de dix ans après la collision entre un autocar et un camion qui avait fait 43 morts à Puisseguin (Gironde), la justice s'est à nouveau prononcée jeudi contre la tenue d'un procès, "une honte" pour le collectif des victimes.

Le 23 octobre 2015 au sortir de ce village situé à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Bordeaux, un semi-remorque s'était déporté sur la gauche avant de percuter un car de retraités en excursion qui roulait en sens inverse.

Prises au piège des flammes et des fumées toxiques, 41 personnes à bord étaient mortes brûlées vives ou asphyxiées. Huit avaient réchappé à l'accident, le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune en 1982 (53 morts). Le chauffeur du poids lourd et son fils âgé de trois ans étaient aussi décédés.

En 2021, un juge d'instruction de Libourne avait estimé que si des fautes avaient été commises, elles n'avaient pas de lien de causalité direct avec l'accident, dont l'origine était selon lui l'excès de vitesse du conducteur du camion.

Aucune mise en examen n'était intervenue durant la procédure, close par un non-lieu général. Mais la cour d'appel de Bordeaux, saisie par les parties civiles, avait ordonné une réouverture de l'information judiciaire en mars 2023.

Un camion passe le 18 octobre 2016 sur le site de l'accident de Puisseguin, en Gironde, qui avait fait 43 morts en 2015 ( AFP / GEORGES GOBET )

Un camion passe le 18 octobre 2016 sur le site de l'accident de Puisseguin, en Gironde, qui avait fait 43 morts en 2015 ( AFP / GEORGES GOBET )

En novembre suivant, la société de transport ayant affrété le camion et un garage à l'origine d'une modification non-homologuée de ce dernier, avec la pose d'un réservoir de carburant additionnel, avaient été mis en examen, ainsi que leurs représentants légaux respectifs.

Le 17 avril dernier à l'audience, le parquet général avait réclamé leur renvoi devant le tribunal correctionnel, en prononçant un non-lieu pour Daimler, constructeur de l'autocar Mercedes impliqué dans l'accident.

- "Droit de tuer" -

Le collectif des victimes qui espérait une mise en cause du groupe allemand -notamment au titre des matériaux composant l'autocar, inflammables et source de gaz toxiques selon lui- avait été déçu sur ce point.

Après ces réquisitions, les parties civiles attendaient néanmoins de la chambre de l'instruction qu'elle ordonne, ce jeudi, la tenue d'un procès mais les juges se sont prononcés une nouvelle fois pour un non-lieu général.

"C'est une incompréhension totale (...) Personne ne la voyait venir, celle-là. C'est inacceptable, une honte ! (...) Aujourd'hui, on a le droit de tuer dans les normes et on ne peut rien y faire", a dénoncé Guillaume Buisson, vice-président du collectif après l'annonce de cette décision à huis clos.

"On ne comprend pas (...) On est devant des faits concrets, avec des personnes qui sont décédées, et on ne fait rien, on nous dit que c'est la faute à pas de chance... C'est pas possible. Et on a mis dix ans pour nous dire ça ? C'est inconcevable pour nous", a-t-il martelé.

Une cérémonie le 23 octobre 2016 à Puisseguin, en Gironde, en hommage aux victimes de l'accident qui avait fait 43 morts en 2015 ( AFP / GEORGES GOBET )

Une cérémonie le 23 octobre 2016 à Puisseguin, en Gironde, en hommage aux victimes de l'accident qui avait fait 43 morts en 2015 ( AFP / GEORGES GOBET )

Un pourvoi en cassation est "très fortement envisagé", selon Me Pierre-Marie Pigeanne, l'avocat du collectif, dont plusieurs membres sont ressortis de la salle d'audience en larmes.

"On est très déçus par cette décision (...) C'est une décision qui ne passe pas, qui fait pleurer, qui est un permis de circuler librement pour des autocars qui sont de véritables torches", a déclaré le conseil en évoquant d'autres accidents similaires.

"Si vous avez une étincelle dans un car, tout prend feu à une allure folle et très rapidement vous avez des fumées toxiques hautement paralysantes. On ne comprend pas pourquoi il n'existe pas de normes et quand il n'en existe pas, on pense qu'il devrait y avoir une réaction juridique", a-t-il ajouté.

"En cinquante ans, rien n'a bougé, notre combat il est là", a abondé le vice-président du collectif.

Selon Me Pigeanne, les assureurs ayant indemnisé les victimes ont engagé une procédure civile contre Daimler.

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3 commentaires

  • 14:44

    Faut arrêter de vouloir extorquer toujours pour des faits accidentel
    Si demain je me plante un clous et que je meurt du tétanos je vais pas attaquer les fabricants de clous


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