PARIS, 7 novembre (Reuters) - L'ONG Human Rights Watch (HRW) appelle mercredi Emmanuel Macron à s'opposer sans ambiguïté au développement des armes létales autonomes en soutenant l'adoption d'un traité d'interdiction international de ces "robots-tueurs". Dans un rapport publié à quelques jours d'une réunion des membres de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC) à l'Onu du 21 au 23 novembre, l'ONG juge contradictoire la position de la France dans ces discussions. "Alors que le président Emmanuel Macron s'est dit 'catégoriquement opposé' au développement des robots tueurs (...), la France ne propose que l'adoption d'une déclaration politique au niveau des Nations Unies", note le rapport, qui explique "cette position peu ambitieuse" par une "tentation" du ministère des Armées et des industriels de la défense de se lancer dans une course aux armes autonomes. Human Rights Watch appelle à interdire sans tarder les systèmes d'armes dotés d'autonomie sur les fonctions essentielles de choix et d'attaque de la cible et à imposer "des lignes directrices claires" aux industriels. L'armée française développe d'ores et déjà des systèmes de défense actifs capables de repérer des cibles et déclencher une réponse en autonomie une fois activés, poursuit le rapport, citant l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Le système de protection des blindés Galix, de l'entreprise Lacroix, ou la torpille F21 présentée l'an dernier par Naval group comme "le préfigurateur de ce que pourraient être les drones sous-marins de demain" sont notamment cités. INFLÉCHIR LA POSITION DES PUISSANCES Mais aussi les programmes de recherche Neuron de Dassault Aviation (drone de combat), Furious (robots des unités de combat de l'armée de Terre) ou le Man-Machine Teaming confié en mars dernier à Dassault Aviation et à Thales par la Direction générale de l'Armement (DGA) pour développer un "système aérien cognitif". A l'heure où les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite dans le cadre du conflit au Yémen font l'objet d'une contestation croissante, la "campagne contre les robots tueurs" qui réunit 85 organisations veut croire à la possibilité d'infléchir la position de grandes puissances militaires. "Le Yémen, il y a six mois on n'en parlait pas et aujourd'hui c'est dans le débat public et on a du mal à imaginer qu'on ne va pas aller vers un contrôle plus renforcé des ventes d'armes. A mon avis la question des robots tueurs dans les prochaines années ne va pas échapper à ce type de débat", a déclaré Tony Fortin, de l'Observatoire des armements, à l'occasion de la présentation du rapport. L'ONG relève, qu'outre la France, le groupe russe Kalashnikov développe des drones de combat autonomes dotés de capacités d'apprentissage, les Américains de Raytheon exploitent un système antimissile en autonomie supervisée et, à la frontière des deux Corées, le robot sentinelle SGR-A1 de Samsung chargé de détecter les intrus à plus de trois kilomètres à la ronde dispose d'une mitrailleuse "dont l'activation est à ce jour autorisée par un humain". (Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)
Des ONG demandent à la France d'interdire les "robots tueurs"
information fournie par Reuters 07/11/2018 à 13:31
275,600 EUR | Euronext Paris | -0,07% | |
235,400 EUR | Euronext Paris | -0,88% |

A lire aussi
-
La vague de chaleur se poursuit samedi sur une large partie du pays, jusqu'au sud-Bretagne, avec 54 départements placés en vigilance orange par Météo-France, au neuvième jour d'une canicule qui touche également la péninsule ibérique. Le pic de chaleur est particulièrement ... Lire la suite
-
La compagnie aérienne Air Canada a annulé des centaines de vols et suspendu ses opérations samedi en réponse à une grève de ses hôtesses et stewards qui réclament une meilleure rémunération, en pleine saison touristique. Quelque 130.000 passagers par jour vont ... Lire la suite
-
Le président américain, Donald Trump, qui n'a pas réussi à obtenir un cessez-le-feu en Ukraine lors de son sommet en Alaska avec son homologue russe, Vladimir Poutine, réclame désormais un "accord de paix" pour mettre fin à trois ans et demi d'un conflit meurtrier. ... Lire la suite
-
Après l'annonce de deux cas de dengue à Bourges, l'ARS a effectué un traitement de démoustication dans deux zones pavillonnaires de la ville.
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer