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Des marchés à court de carburant ?
information fournie par GreenSome Finance 04/10/2021 à 15:00

Arnaud  Riverain
Arnaud  Riverain

Arnaud Riverain

GreenSome Finance

Associé Fondateur

http://www.greensome-finance.fr/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Jusqu'à présent tout allait pour le mieux. Les indicateurs macro étaient au top, surtout en Europe, les résultats des entreprises tous plus orientés à la hausse les uns que les autres et cette satanée inflation que tout le monde observe du coin de l'œil semblait finalement juste logique et amenée à disparaître aussi vite qu'elle est apparue. Mais voilà que depuis le plus haut de mi-août pour le CAC 40, de nouveaux nuages apparaissent, nuages qui sont en lien avec les difficultés pour répondre à la demande de nombreuses industries et, fait nouveau, des tensions croissantes sur les prix énergétiques. Nous avons là deux éléments pouvant venir caper la croissance. Le premier induit des décalages de commandes faute de disponibilités et bien souvent on ne récupère pas 100% des intentions initiales ou ces dernières basculent sur d'autres besoins. Le second induit une inflation pour tous et difficilement maîtrisable même si notre gouvernement, par exemple, bloque les hausses jusqu'en avril… Tien comme c'est curieux… Mais dans tous les cas après il faudra rattraper ce qui n'a pas été répercuté sur le marché.

Le premier semestre a bénéficié d'un effet de base parfait et les différentes publications ont même été bien au-delà des attentes. Ceci explique la très bonne santé des marchés. Désormais, cet effet de base n'est plus, ou presque plus, et surtout depuis la rentrée on voit apparaître de gros grains de sables. Il n'en fallait pas plus pour enrayer la machine.

Performances des indices

source : Nyse Euronext, au 30/09/2021

source : Nyse Euronext, au 30/09/2021

Consensus

La publication des T2 aura redonnée du baume au cœur des analystes qui ont revu à nouveau leurs attentes à la hausse après une période d'attentisme à la suite de la publication des T1. Ces révisions ont logiquement alimenté la hausse des marchés cet été et notamment du CAC Small qui a été le plus dynamique.

Estimations de variation des BPA

(Source : InFront au 30/09/2021)

(Source : InFront au 30/09/2021)

Valorisation

Les ratios à fin septembre sont légèrement moins élevés que fin juin ce qui est logique car les estimations ont été revues à la hausse alors que les marchés ont effacé leurs gains de juillet-août en septembre.

Valorisation des indices

(Source : InFront - au 30/09/2021)

(Source : InFront - au 30/09/2021)

Conclusion

Comme nous le disions fin juin, les marchés aiment acheter l'avenir. Ils ont acheté un redémarrage sur les chapeaux de roues mais à un moment il n'est plus possible d'accélérer et c'est ce que nous observons en ce mois de septembre. Le T3 sera certainement bon mais des éléments exogènes viennent doucement brider la belle machine. Surtout le début des inquiétudes au niveau de la nature de l'inflation que nous commençons à observer va s'intensifier. Parlons-nous d'une inflation conjoncturelle, liée uniquement à une reprise de rattrapage, ou structurelle avec une modification des centres de gravité. La question du coût de l'énergie aura toute sa part dans ce débat.

Va aussi se poser la question du coût climatique. A l'heure où tout le monde ou du moins, de plus en plus de monde, avoue que notre économie de marché a un effet néfaste sur notre planète, se pose la question de comment on allie nos besoins à la protection des grands équilibres. Sans parler de décroissance, dont certains rêvent, cela induira de faire des choix et donc de payer plus cher pour avoir « la même chose » mais avec la garantie que l'on consomme mieux. Cette question induit de l'inflation structurelle.

Dernier élément qui peut induire une inflation durable, la nécessité de rendre certains secteurs plus attractifs et ça passera par une inflation au niveau salarial. On peut tout de suite penser au milieu de l'hôtellerie-restauration. Ce secteur n'arrive plus à recruter car il ne paie pas assez au regard de la pénibilité ressentie par ceux qui ont décidé de changer de voie. C'est probablement un problème de riche mais, pour être résolu, ce problème ne pourra passer que par le porte-monnaie.
Voilà quelques exemples qui laissent à croire que le réservoir des marchés est quasi à sec pour justifier une poursuite de la hausse telle qu'on l'a vécue ces derniers mois. Nous devons repenser les grands équilibres et savoir leur donner un prix. La tâche est rude mais en guise de soutien, il y a peu à parier que nos banques centrales remontent de manière agressive leurs taux. Tant que cette digue tient, le reste tiendra.

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