( AFP / SEBASTIEN BOZON )
En ébullition, des annonceurs et médias français ont écrit une lettre ouverte à Apple réclamant la suspension d'un outil permettant de masquer les publicités sur son moteur de recherche, ont-ils annoncé mardi dans un communiqué.
Baptisé "distraction control" (ou "anti-distraction" en français), l'outil pointé du doigt permet aux utilisateurs de masquer manuellement une fenêtre pop-up ou des bannières publicitaires sur le navigateur Safari.
Cette fonctionnalité est disponible depuis septembre sur la dernière mise à jour du système d'exploitation d'Apple.
"C'est une partie du modèle économique de l'ensemble de la presse mais aussi des médias, des pure player (médias 100% internet NDLR), et des fournisseurs de contenus et service sur Internet de façon plus globale qui serait amputé", explique à l'AFP, Pierre Devoize, directeur général adjoint d'Alliance Digitale, association professionnelle d'acteurs du marketing numérique, à l'initiative de la lettre.
Le courrier a aussi été signé par l'Association française de la presse d'information générale (Apig), le Geste, organisation des éditeurs de contenus et de service en ligne, le Syndicat des régies d'Internet (SRI), l'Union des Entreprises de conseil et d'Achat Media (Udecam), et l'Union des marques, représentant au total plus de 800 entreprises.
Pour ces professionnels, au-delà de l'impact économique, l'outil d'Apple risque de "mettre en péril la conformité des acteurs avec les réglementations européennes sur la protection des données", en donnant la possibilité de masquer les fenêtres de consentement aux traceurs de publicités, dits "cookies".
"On ne sait pas comment ça va évoluer", poursuit Pierre Devoize, dont "la crainte massive" est que le masquage de "ces éléments de distraction ne soit plus de l'ordre de l'action positive d'un utilisateur, mais automatisé" à terme.
Contacté par l'AFP, Apple n'a pas fait de commentaires, mais rappelé qu'il ne s'agissait pas d'un bloqueur de publicités, celles-ci n'étant pas définitivement supprimées par cette fonctionnalité.
Il s'agit du deuxième courrier de l'Alliance digitale et de ses partenaires à destination du géant à la pomme, le premier envoyé fin mai étant resté sans réponse, d'après M. Devoize.
Les signataires de la lettre se réservent "le droit d'envisager des actions juridiques", en l'absence de réponse satisfaisante, ont-ils précisé dans leur communiqué.
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