
( AFP / THOMAS KIENZLE )
Le spécialiste allemand de l'électronique militaire Hensoldt estime qu'il faudra du temps avant que l'Europe puisse se passer de l'aide militaire américaine, appelant à davantage de partenariats industriels, sans négliger les États-Unis.
"Il ne sera possible qu’à moyen terme pour l'Allemagne et l'UE d’atteindre une autonomie en matière d'armement, sans dépendre des capacités américaines", a affirmé mardi soir Oliver Dörre, président du directoire de Hensoldt, devant le club de la presse économique de Francfort.
Hensoldt, basé à Taufkirchen près de Munich, fournit des radars utilisés dans la guerre en Ukraine pour protéger la population contre les attaques aériennes russes.
Malgré les remises en cause de l'engagement américain en Europe, il s'agit de "poursuivre notre collaboration de confiance avec l'industrie américaine, notamment avec Lockheed Martin" dans le domaine des systèmes de commandement maritime et des technologies radar, a affirmé M. Dörre.
Il a plaidé pour une meilleure coopération entre les entreprises du secteur, en Allemagne et en Europe, plutôt qu'une compétition acharnée. De même il faut améliorer selon lui en Europe les procédures de commandes de matériels qui sont encore trop différentes selon les pays membres.
Le fonds spécial défense de 100 milliards d'euros lancé en Allemagne début 2022 au début de la guerre d'agression russe en Ukraine "a donné une impulsion importante, mais il reste encore des déficits majeurs en termes de capacités au sein de l'armée", a ajouté le dirigeant qui a été officier dans la Bundeswehr pendant plus de 20 ans.
L'Allemage s'apprête à dépenser bien plus pour son armée après l'adoption mardi par les députés du plan d'investissement du chancelier désigné Friedrich Merz pour beaucoup augmenter les dépenses militaires.
Les besoins pour l'Allemagne se chiffrent "entre 300 et 500 milliards d'euros pour des investissements dans le matériel, les coûts d'exploitation associés, les infrastructures et le personnel supplémentaire, sans même compter les futures exigences de l'OTAN", a estimé M. Dörre.
"Je réponds par un +nous sommes prêts+ au +quoi qu'il en coûte+ du chancelier désigné", a ajouté le patron du groupe.
Hensoldt, qui a investi "un milliard d'euros sur (ses) propres fonds" ces dernières années pour renforcer ses capacités de production, a recruté 1.000 personnes l'an dernier et compte en recruter autant cette année, selon M. Dörre.
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