BERLIN, 19 novembre (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne vont débattre jeudi de nouvelles sanctions contre les autorités de Biélorussie, a déclaré le chef de la diplomatie allemande.
"Les autorités biélorusses ne sont à l'évidence pas prêtes à entamer un dialogue avec l'opposition", a constaté Heiko Maas. "Nous n'avons enregistré jusqu'ici aucune réaction constructive de Minsk (la capitale biélorusse), nous allons donc discuter des moyens d'augmenter la pression."
"Et nous pouvons certainement accroître la pression en visant plus fortement les cercles de pouvoir autour (du président biélorusse Alexandre) Loukachenko."
L'Allemagne assure jusqu'à la fin de l'année la présidence de l'UE.
La cheffe de file de l'opposition biélorusse Svetlana Tsikhanouskaïa a appelé mardi les dirigeants européens à imposer des sanctions ciblées contre les proches de Loukachenko après un nouveau week-end de manifestations antigouvernementales sévèrement réprimées par les forces de l'ordre.
"Seule la pression économique fera reculer ce régime, parce qu'il n'aura pas l'argent pour payer la police antiémeute et ses crimes", a déclaré à Reuters Tsikhanouskaïa, qui vit en exil en Lituanie, lors d'une visite à Stockholm.
La police a fait usage de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes dimanche pour disperser des dizaines de milliers de Biélorusses à nouveau descendus dans les rues pour réclamer le départ de Loukachenko. Un artiste de 31 ans, Roman Bondarenko, est mort à l'hôpital le 12 novembre après avoir été passé à tabac par les forces de sécurité, selon l'opposition.
La réélection annoncée du chef de l'Etat biélorusse le 9 août dernier a mis le feu aux poudres dans l'ancienne république soviétique, secouée par un mouvement de contestation d'une ampleur inédite.
Selon Svetlana Tsikhanouskaïa, la population biélorusse est "désespérée" face à la répression. "Notre mouvement de protestation est essentiellement pacifique, et nous ne voulons pas répondre à la violence par la violence."
(Sabine Siebold, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)
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