(AOF) - CPRAM juge probable que 2025 marque le basculement d’un grand cycle d’appréciation à un grand cycle de dépréciation. Le gestionnaire d’actifs signale que la devise américaine, en repli d’un peu plus de 10% sur le semestre, connaît sa deuxième plus mauvaise année depuis la fin en 1973 du système de taux de change fixe.
Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques, constate donc que les grandes phases d'appréciation et de dépréciation du dollar depuis 1973 sont causées par des facteurs de plusieurs ordres : les grands cycles monétaires bien sûr, mais aussi les déséquilibres de valorisation des autres grandes monnaies et les grands cycles énergétiques.
Selon son analyse, les nouveaux cycles du dollar ont tous été déclenchés par un événement macro-financier significatif ayant provoqué une forte accélération ou un fort ralentissement de la demande de dollars : abandon du système de Bretton Woods, choc Volcker, accords du Plaza, crise asiatique, effondrement des prix du pétrole ou début d'un cycle de hausse de prix. Ainsi, il juge probable que 2025 marque le basculement d'un cycle à l'autre.
CPRAM fait ainsi remarquer que l'annonce du projet de réduction du déficit commercial américain, via les plus fortes hausses de droits de douane depuis près d'un siècle, constitue un choc de grande ampleur puisqu'elle va fortement réduire la demande de dollars de la part du reste du monde.
De plus, au-delà de l'aspect commercial, l'imprévisibilité de la nouvelle administration américaine et les menaces récurrentes fragilisent également le statut de monnaie dominante du dollar et peuvent en soi causer un recul de son utilisation internationale.
Bastien Drut fait enfin remarquer que la Fed se trouve désormais être la banque centrale des pays développés avec les taux directeurs les plus élevés et Donald Trump ne fait pas mystère de sa volonté de voir la Fed baisser de façon drastique ses taux. Dans ce contexte, " la fin du mandat de Jerome Powell en mai 2026 sera l'occasion pour lui d'essayer d'influer davantage sur la politique monétaire, ce qui devrait également peser sur le dollar ".
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