La méthode de calcul de la croissance trimestrielle américaine la rend incomparable avec les chiffres européens. (© S. Platt / Getty Image North America / AFP)
Les chiffres de croissance trimestrielle aux États-Unis vous interpellent cette année ? Vous avez raison. Ils n'ont en fait aucun sens car leur méthode de calcul n'est pas du tout adaptée au contexte actuel de crise brutale. Explications.
-32,9% : c’est la chute du produit intérieur brut enregistrée par les États-Unis au deuxième trimestre 2020 selon les chiffres du département du Commerce.
En apparence, c’est beaucoup plus que la baisse subie par l’économie française, qui est ressortie à 13,8% pour la même période selon l'Insee.
Deux méthodes différentesMais les apparences sont trompeuses car il ne s’agit en fait pas du tout des mêmes chiffres. La façon dont ils sont calculés les rend en fait incomparables.
La (dé)croissance française, comme celle de tous les pays d’Europe, est établie en comparant le niveau d’activité d’un trimestre à celui du précédent. Un repli de 13,8% au deuxième trimestre signifie ainsi que le PIB de cette période est 13,8% inférieur à celui du premier trimestre.
Aux Etats-Unis, la méthode est très différente et plus compliquée à appréhender. Comme en Europe, le département du Commerce américain compare bien les niveaux de production de deux trimestres consécutifs pour en tirer une évolution. Mais ce taux de croissance est ensuite extrapolé sur les trois trimestres suivants. La croissance est dite «en rythme annualisé». Ainsi, une progression de 0,5% d'un trimestre sur l'autre (croissance à l'européenne) deviendra 2,01% en rythme annualisé (à l'américaine).
Déjà discutable en temps normal, cette différence de calcul rend les comparaisons
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